Ghannouchi-Qaradhaoui-Istanbul

L'internationale islamiste, assommée par la chute des Frères musulmans en Egypte, se réunit en Turquie pour essayer de recoller les morceaux et tirer de nouvelles cartes.

Par Imed Bahri

Rached Ghannouchi participe aujourd'hui, mercredi 20 août 2014, à la 4e session de l'Union internationale des ulémas musulmans, qui se tient à Istanbul, en Turquie.

La réunion, à laquelle prend part, aux côtés du président d'Ennahdha, son mentor, le cheikh Youssef Qaradhaoui, président de l'Union internationale des ulémas musulmans et grand promoteur du terrorisme sunnite dans le monde arabe, se déroulera sur 3 journées, avec la participation de délégations venues des nombreux pays islamiques.

Par-delà l'ordre du jour officiel, dont les thèmes consensuels et soporifiques (défis de l'identité, la méthode centriste, l'éducation charaïque, la question d'Al-Qods, etc.) sont de la poudre aux yeux, juste destinés à la consommation médiatique, cette rencontre sera consacrée, on s'en doute, à des sujets plus sulfureux et donc moins avouables, comme les moyens de renforcer les groupes islamistes dans la région, notamment les Frères musulmans en Egypte contre le gouvernement de Abdelfattah Sissi, et les combattants djihadistes en Syrie, en Irak, en Libye et partout dans la région.

Reunion-des-ulemas-musulmans-a-Istanbul

L'internationale islamiste prépare de nouveaux plans de bataille sous l'aile protectrice de la Turquie néo-ottomane.

Le fait que ce conclave se tienne à Istanbul et sous le parrainage de la Turquie d'Erdogan – grand parrain de Jibhat Ennosra, de l'Etat islamique, d'Ansar Charia et de tous les groupes violents au Moyen-Orient – est en soi tout un programme.

L'internationale islamiste, assommée par la chute du président Mohamed Morsi et du régime des Frères musulmans en Egypte, est en train de recoller ses morceaux, de réunir ses forces, de se replacer sur l'échiquier du Moyen-Orient. Un nouveau jeu de rôles se prépare où cheikh Rached Ghannouchi et Ennahdha sont appelés à jouer un rôle central. Encore faut-il qu'ils remportent les prochaines législatives en Tunisie...

La Turquie, le Qatar et les Frères musulmanes égyptiens y comptent beaucoup.

 

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