Selon Zied Laâdhari, porte-parole du parti islamiste et probable tête de liste dans la circonscription de Sousse, la députée Kalthoum Badreddine «a un très grand rôle à jouer à la circonscription de Sfax, mais il est fort probable que Mohamed Frikha, soit le candidat d’Ennahdha à Sfax 2».

Né en décembre 1963 à Sfax, cet ingénieur en informatique et télécommunications diplômé des grandes écoles françaises, a fondé en 1994 Telnet, société d'ingénierie et de conseil en technologies, dont il assure depuis la direction. En 2012, il a lancé la compagnie aérienne privée, Syphax Airlines, afin de dynamiser la région de Sfax, second pôle économique du pays. Il en détient 25% du capital estimé à 10 millions de dinars.

Les accointances de Mohamed Frikha avec le parti islamiste ne sont pas connues du grand public, à moins qu’il ne s’agisse d’une très récente «conversion». De conviction ou... d’intérêt.

Dans sa volonté de montrer un visage plus moderne et plus avenant, Ennahdha est en train de multiplier les appels du pied en direction des hommes d’affaires et des figures nationales dans d’autres secteurs. Une façon de renouveler son ancienne «écurie», composée d’idéologues purs et durs, extrémistes et ombrageux, comme Sadok Chourou, Habib Ellouze, Nejib Mrad et autres Abdelkerim Harouni, des salafistes notoires qui n’ont pas réussi, eux, leur «conversion» à l’islamo-démocratie.

Si la candidature de Mohamed Frikha à Sfax 2 se confirmait, il devrait croiser le fer avec un autre homme d'affaires, son ainé d'une vingtaine d'années, Moncef Sellami (Onte Tech Holding), candidat de l'autre grand parti, Nida Tounes. 

Z. A.