Le 8 mai 1987, le militant de gauche Nabil Barakati a été tué sous la torture au poste de police de Gaâfour. En 2012, le 8 mai est décrété Journée nationale contre la torture.
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Nabil Barakati est né le 31 mai 1961 à Gaâfour, gouvernorat de Siliana (centre). Il est instituteur, syndicaliste et militant au Parti communiste des ouvriers de Tunisie (PCOT), ancienne appellation du Parti des travailleurs. Nabil Barakati a été arrêté le 29 avril 1987 à Gaâfour suite à la diffusion de tracts dénonçant la répression des libertés par le régime de l’ancien président Habib Bourguiba. Conduit au poste de police de Gaâfour, il est battu et torturé par les enquêteurs qui cherchent à obtenir des informations sur ses camarades. Mais Nabil ne parlera pas… jusqu’à la mort. Son corps a été retrouvé, au lendemain de sa mort, près d’une voie ferrée. Il avait une balle au niveau de la tête et un pistolet déposé à ses côtés. Cette mise en scène visait à faire accréditer la thèse d’un suicide. Personne, bien entendu, n’y a cru. Sa famille, ses camarades et ses voisins se sont révoltés et la vague de protestations a conduit les autorités à instaurer un couvre-feu dans la région, qui a duré 15 jours.
Nabil Barakati tué par une balle dans la tête. Au 16e jour, le ministre de l'Intérieur de l'époque et futur président Ben Ali (après le coup d’Etat du 7 novembre 1987) a ordonné l'arrestation du commissaire du poste de police de Gaafour. Ce dernier a été condamné à 5 ans de prison ferme pour abus de pouvoir. Ses deux collègues ont écopé de 3 ans pour complicité. Question de calmer la grogne populaire dans la région. Me Radhia Nasraoui, avocate, militante des droits de l'Homme et présidente de l'Organisation de lutte contre la torture en Tunisie (OLTT), a déclaré, aujourd’hui, que la torture continue dans les prisons et son organisation a enregistré près de 300 plaintes relatives à des cas de torture psychique et physique, après la révolution. Dimanche prochain, le Front populaire va commémorer le 27e anniversaire de la mort de Nabil Barakati, l’un des symboles de la résistance à la dictature en Tunisie. Les partisans et dirigeants de ce rassemblement des partis de la gauche radicale se recueilleront sur sa tombe au cimetière de Gaâfour à 10h30. Y. N. M. |
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