Salma-BaccarSalma Baccar a annoncé la suspension des activités du bloc démocratique à l’Assemblée nationale constituante (ANC) et de dépôt d’une plainte contre le député Brahim Kassas.

Le député indépendant Brahim Kassas a pris la parole, hier, lors de la discussion de la loi électorale, pour exprimer son mépris pour les femmes. «Nous n’avons pas besoin de parité (dans les listes électorales, NDLR), la femme doit se contenter d’éduquer ses enfants et de laver les pieds de son époux quand il rentre le soir à la maison. Même au lit, la religion lui interdit de tourner le dos à son époux sans son autorisation», a-t-il notamment déclaré, avant de tenter d’agresser son collègue Mehdi Ben Gharbia, qui a voulu interrompre son délire misogyne.

Jointe par Kapitalis, Salma Baccar s’est dite choquée par les propos de Brahim Kassas, qui a manqué de respect à la femme tunisienne. «Je suspends mon activité à l’Assemblée, en signe de protestation. Il est inadmissible que l’on puisse rabaisser la femme de la sorte», a-t-elle expliqué.

La député d’Al-Massar, cinéaste et féministe, auteur d’un film culte sur l’émancipation des Tunisiennes ‘‘Fatma 75’’, a tenu à préciser, par ailleurs, qu’elle n’a pas de problème personnel avec Brahim Kassas, mais qu’il s’agit là d’une atteinte aux droits de la femme et c’est une question d’ordre national. «Il faut que l’on se mobilise. Je ne veux pas que les médias parlent d’un problème entre Baccar et Kassas. Nous sommes là face à un problème qui concerne toutes les femmes tunisiennes», a-t-elle précisé.

Mme Baccar est d’ailleurs soutenue dans sa démarche par des membres de la société civile qui l’ont contactée et souhaitent également porter plainte contre le député misogyne.

Plusieurs parlementaires des 2 sexes et des associations de défense de la femme vont se rendre cet après-midi même chez des avocats, notamment Bochra Belhadj Hamida, pour déposer une plainte commune contre Brahim Kassas pour préjudice moral.

«Le bureau de la présidence de l’ANC devra aussi convoquer M. Kassas pour l’entendre sur ses propos grossiers et lui demander de présenter des excuses aux femmes et à la Tunisie», a aussi confié Mme Baccar à Kapitalis.

«Les déclarations déplacées et immorales que ce monsieur a cru bon tenir en pleine séance plénière à l’Assemblée ont non seulement porté atteinte à la femme, mais il a déshonoré aussi les hommes. Il a souillé l’ANC et toute la Tunisie», a-t-elle ajouté.

La députée Al-Massar a également tenu à remercier Mehdi Ben Gharbia qui est intervenu pour interrompre l’intervention de Kassas.

Y. N. M.

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