offre emploi 11 21L’Association tunisienne des femmes démocrates (ATFD) se félicite de la levée officielle des réserves tunisiennes sur la Cedaw, qui met fin à la discrimination à l’égard des femmes.

Le document officiel du gouvernement tunisien levant officiellement les réserves de la Tunisie sur la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (Cedaw), a été déposé, le 17 avril courant, auprès du Secrétaire général des Nations Unies.

La Cedaw a été ratifiée par la Tunisie en 1985. Une Déclaration générale ainsi que des réserves spécifiques ont toutefois été posées à cette période. En 2011, un conseil des ministres présidé par Béji Caïd Essebsi a adopté un décret-loi levant ces réserves. Pour autant, la notification de la levée des réserves n’a pas été faite au Secrétaire général des Nations Unies.

Le parti islamiste Ennahdha, qui a dirigé les deux précédents gouvernements (Hamadi Jebali et Ali Larayedh) n’a pas montré beaucoup de volonté à mettre en oeuvre ce décret-loi. Pire encore: l’ex-ministre des Affaires religieuses, le salafiste wahhabite Noureddine Khademi, a organisé des séminaires pour s’attaquer à la Cedaw et faire accréditer la thèse selon laquelle certains des principes qui fondent cette convention, notamment l’égalité entre l’homme et la femme, sont contraires à la charia (loi islamique).

Aussi, et bien qu’elle soit venue avec un certain retard, la notification de la levée des réserves tunisiennes par le gouvernement Mehdi Jomaa, a-t-elle été saluée par l’ATFD, dans un communiqué diffusé mardi, comme une nouvelle victoire pour les femmes.

Mais, tout en félicitant les militantes et les militants des droits humains, et toutes les Tunisiennes et les Tunisiens, «qui n’ont cessé d’exiger l’application des droits reconnus par la Cedaw» et en qualifiant la levée des réserves tunisiennes de «couronnement de l’activisme des mouvements féministes et droits-de-l’hommiste» en Tunisie, l’ATFD a regretté, toutefois, «le maintien la Déclaration générale qui peut être utilisée pour limiter les droits des femmes stipulés dans la Constitution tunisienne».

L’association appelle, par ailleurs, à «la poursuite du combat pour la levée de la Déclaration générale, afin que les femmes puissent bénéficier de tous les droits contenus dans la Convention sans limitation. Elle appelle aussi à «l’application du principe de l’égalité entre les citoyennes et les citoyens reconnu par l’article 21 de la Constitution.»

L’ATFD demande à l’Etat tunisien de «prendre toutes les mesures en vue de mettre fin à la discrimination à l’égard des femmes, à commencer par l’adoption du principe de la parité horizontale et verticale dans la loi électorale et la révisions de toutes les lois encore en vigueur et qui sont fondées sur la discrimination des femmes».

I. B.

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