Il s’agit de l’agent de l’ambassade de Tunisie en Libye, Mohamed Ben Cheikh, enlevé à Benghazi le 21 mars, et du conseiller de l’ambassade Laâroussi Gontassi, kidnappé le 17 avril, à Tripoli, par un groupe proche d’une organisation terroriste.

«Lors de la rencontre, qui a eu lieu à Tunis, le 9 avril 2014, entre le ministre de l’Intérieur Lotfi Ben Jeddou et son homologue libyen Salah Mazek, consacrée à l’ouverture du post-frontalier de Ras Jedir, fermé du côté libyen par des groupes armés, il y a eu une sorte de chantage. Le responsable libyen a demandé, en contrepartie de l’ouverture du post-frontalier, la libération de 10 Libyens incarcérés en Tunisie, dont 2 condamnés à 20 ans de prison pour avoir participé, en mai 2012, au meurtre de 2 soldats tunisiens dans l’attaque terroriste de Rouhia, gouvernorat de Siliana (centre)», a indiqué la source sécuritaire.

Par la suite, le poste frontalier a été ouvert du côté libyen, mais les autorités tunisiennes n’ont pas libéré les 10 Libyens objet de la tractation.

«Le 17 avril, le conseiller de l’ambassade de Tunisie à Tripoli, Laâroussi Gontassi, a été, à son tour, enlevé. Et 3 jours après, on a appris que les familles des 2 Libyens impliqués dans l’attaque de Rouhia exigent la libération des leurs en contrepartie de celle des 2 diplomates tunisiens», souligne la source sécuritaire.

Ali Zeidan, ancien chef du gouvernement libyen (qui a été, lui-même, enlevé par des personnes qu’il connaît très bien dans son gouvernement), a déclaré, après avoir fui son pays vers l’Allemagne, que la Tunisie va être touchée par le terrorisme libyen.

Un faisceau de faits convergents font accréditer la thèse d’une implication libyenne au plus haut niveau dans les deux enlèvements et, peut-être également, dans un plan de déstabilisation de la Tunisie. Reste à savoir au profit de quelle partie. Et pour quels sombres desseins.

Z. A.