offre emploi 11 21Rached Ghannouchi a signé, le 7 février 2012, avec 107 personnalités musulmanes, une déclaration appelant les Musulmans au jihad en Syrie.

Dans un entretien au journal ‘‘Le Figaro’’, publiée sous le titre ‘‘Le double langage des «musulmans de France» sur le djihad en Syrie’’, Haoues Seniguer, chercheur au Groupe de recherches et d'études sur la Méditerranée et le Moyen-Orient (Gremmo) et enseignant à l'IEP de Lyon, en France, souligne les «ambiguïtés», «ambivalences», voire les «contradictions», de la part de certaines instances de l'islam de France et ailleurs.

Pour illustrer ses propos, le chercheur prend un exemple très concret: la déclaration en arabe, publiée le 7 février 2012, par 107 personnalités musulmanes, oulémas et intellectuels islamistes, qui est «une prise de position à propos du conflit syrien.»

La déclaration est signée, entre autres, par Youssef Al-Qaradhaoui, président de l'Union mondiale des oulémas musulmans, Issam Al-Bachir, ancien ministre des Affaires religieuses au Soudan, et Rached Ghannouchi, leader du mouvement islamiste tunisien Ennahdha et également membre du Conseil européen de la fatwa et de la recherche.

«Si l'on prête attention au contenu de ladite déclaration, certaines formulations n'excluent absolument pas un appel au moins tacite à une implication militaire de la part des musulmans du monde aux côtés de ceux qui sont appelés ‘‘les révolutionnaires’’ (en Syrie, NDLR)», fait remarquer Haoues Seniguer.

Le chercheur ajoute: «Dans cet appel précisément, on peut lire, entre autres choses, que les musulmans doivent apporter à ‘‘l'Armée syrienne libre (ASL) les moyens matériels et symboliques dont elle a besoin (…) ils doivent la soutenir, l'améliorer, la renforcer et la rejoindre, afin d'assurer la défense des civils, des villes et des institutions (…), d'aider les révolutionnaires en Syrie de ce dont ils ont besoin en termes de moyens matériels et symboliques (…)’’».

Les «révolutionnaires» dont parlaient Al-Qaradhaoui, Al-Bachir et autres Ghannouchi, on ne tardera pas à les découvrir: ce seront les coupeurs de têtes de Jibhat Ennosra ou encore de l’Etat islamique de l’Irak et du Levant (EIIL), et de ces milliers de jihadistes envoyés par des réseaux de recrutement islamistes en Tunisie, financés par l’émirat du Qatar et acheminés en Syrie avec l’aval et l’aide des islamistes au pouvoir en Turquie.

Qui a parlé de complot islamiste mondial? Et quel est le rôle d'Ennahdha et de son chef dans tout ça? Souvenons-nous: la première conférence internationale des "Amis de la Syrie", où tout s'est scellé, a eu lieu, à Tunis, début 2012, quelques mois après la prise du pouvoir par Ennahdha... Simple coïncidence? Sans doute...

I. B.

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