Ben-Ali-Hedi-BaccoucheDans une réponse à son ex-Premier ministre Hédi Baccouche, publiée par ‘‘Oumma.com’’, Ben Ali s’attribue l’exclusivité du «coup d’Etat médico-légal» du 7 novembre 1987.

L'ex-dictateur, en exil doré en Arabie saoudite depuis sa fuite de Tunisie le 14 janvier 2011, a réagi à un entretien donné par son ancien Premier ministre Hédi Baccouche (1987-1989) au journal ‘‘Achourouk’’ du 20 avril 2014.

Dans cette interview, M. Baccouche prétend être à l'origine du "Changement du 7 Novembre 1987", qui a vu le renversement de l’ex-président Habib Bourguiba pour raison de santé et l'accession au pouvoir de Ben Ali, alors ministre de l'Intérieur.

L’ex-dictateur dément les propos de Hédi Baccouche, révèle avoir lui-même informé ce dernier du changement à la tête de l’Etat et annonce qu’il reviendra sur cet épisode dans un «livre-mémoire» à paraître prochainement.

«Hédi Baccouche a perdu l’occasion de se taire et se comporter en Baccouche (muet en arabe, NDLR). Car ce monsieur a appris la nouvelle par moi-même, par téléphone, le 7 Novembre 1987, vers 5 heures du matin. Je lui ai demandé, d’ailleurs, de me rejoindre au ministère de l’Intérieur pour en parler davantage», a écrit Ben Ali, qui veut visiblement s’attribuer l’exclusivité du fameux «coup d’Etat médico-légal». Et l’ancien dictateur de préciser que «deux personnes seulement connaissaient la date du ‘‘Changement’’, à savoir : Habib Ammar et le Colonel Youssef Ben Slimane, respectivement commandant de la Garde nationale et directeur général de la Sécurité militaire.»

«Deux autres personnes savaient qu’il y avait ‘‘quelque chose’’ en cours de préparation sans connaître la date exacte: feu Dali Jazy (de la Ligue tunisienne des droits de l’homme) et Hédi Khediri, ministre algérien de l’Intérieur», a précisé Ben Ali, en promettant d’en dire davantage dans son prochain livre.

‘‘Oumma.com’’ n’explique pas comment il a reçu la réponse de Ben Ali (par porteur, courrier postal ou email) et s’il a pu l’authentifier avec le concerné. Reste que l’affirmation que feu Dali Jazy était (un peu) au courant de ce qui se tramait autour du Palais de Carthage la veille du 7 novembre 1987 est tout de même étonnante. Si c’était vraiment le cas, ce serait là un véritable scoop...

I. B.

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