Yadh-Ben-AchourYadh Ben Achour n’écarte pas la menace salafiste en Tunisie, car le salafisme est une tendance désormais ancrée dans la société tunisienne et il faut faire avec...

Yadh Ben Achour, ex-président de la Haute instance pour la réalisation des objectifs de la révolution, de la réforme politique et de la transition démocratique (Hiror) a déclaré qu'«une menace salafiste n’est jamais écartée (en Tunisie, NDLR), parce que le salafisme existe dans le parti majoritaire lui-même (Ennahdha, NDLR), indépendamment des partis purement salafistes, comme Ansar Charia».

Dans un entretien au quotidien sénégalais ‘‘Le Soleil’’, donné en marge d’une conférence qu’il a donnée récemment à Dakar, au Sénégal, sur le thème : «Révolution, Constitution et transition démocratique en Tunisie», M. Ben Achour a estimé que la grande erreur que les régimes de Bourguiba et Ben Ali ont commise «c’était d’exclure les partis islamistes du pouvoir et les avoir persécutés».

«Ce qui les a consolidés au lieu de venir à bout de l’islamisme politique. Ce qui explique le succès des partis islamistes lors des élections du 23 octobre 2011 ayant joué la carte de la victimisation», a expliqué M. Ben Achour. Et d’ajouter: «La leçon à tirer est qu’il ne faut jamais exclure une tendance de la vie politique? Il faut savoir jouer avec. Bourguiba aurait pu intégrer le mouvement Ennahdha, apparu dans les années 1070, dans le jeu politique et l’administration. En l’excluant, ils (Bourguiba, puis Ben Ali) ont renforcé cette mouvance».

I. B.