Ettaieb-Ksila-BaroudiPlusieurs leaders politiques ne répondront pas à l’invitation du président provisoire de la république qui offre ce soir un dîner en l’honneur de l’émir du Qatar.

C’est le cas de Mahmoud Baroudi, membre du bureau politique de l’Alliance démocratique, qui a affirmé à Kapitalis qu’après «les insultes de Moncef Marzouki à l’opposition», il s’interdit personnellement d’aller désormais au Palais de Carthage.

«Il m’a envoyé l’invitation à l’Assemblée nationale constituante (ANC). Je ne suis même pas allé pour la récupérer. Aucun dirigeant de mon parti n’ira ce soir à Carthage. De toutes les manières, je ne pourrai plus accepter ses invitations et j’appelle à sa démission», a-t-il dit à Kapitalis.

Khemaïes Ksila, membre du bureau exécutif de Nida Tounes, a déclaré à Kapitalis, sans trop de précision, que «tout le monde a reçu l’invitation, mais la décision a été prise par le bureau exécutif: aucun dirigeant de Nida Tounes ne se rendra au dîner de ce soir. Il ne nous concerne pas».

Samir Ettaïeb, porte-parole d’Al Massar, joint également au téléphone par Kapitalis, a déclaré, de son côté: «Si l’émir du Qatar avait quelque chose à donner à la Tunisie, le chef du gouvernement Mehdi Jomaa était la semaine dernière au Qatar. Pourquoi, ne l’a-t-il pas fait? Et si Moncef Marzouki a découvert, aujourd’hui, la diplomatie économique, nous lui disons que c’est trop tard. Pour nous, cette visite cache d’autres objectifs et d’autres enjeux. Nous refusons que le Qatar se mêle des affaires internes de notre pays».

En marge du 25e Sommet de la Ligue arabe (Koweït, les 25 et 26 mars dernier), le président provisoire a accordé une interview au quotidien du Koweït ‘‘Al-Qabas’’, où il a déclaré avoir toujours fait de son mieux avec l’opposition en invitant, en début de chaque mois, ses leaders à dîner au Palais de Carthage, «mais une fois le dîner terminé, ils ruent vers les médias pour m’insulter et critiquer», a-t-il dit.

Les internautes mènent, depuis hier, sur les réseaux sociaux, une campagne féroce contre le Qatar qui cherche par tous les moyens à déstabiliser la région. Et pas seulement.

«L’émir du Qatar, cheikh Tamim Ben Hamad Al-Thani est venu en Tunisie pour financer la campagne électorale de Moncef Marzouki et ses alliés islamistes afin qu’ils reprennent le pouvoir et accomplissent la mission qu’il attend d’eux», lit-on dans l’un des nombreux commentaires hostiles au Qatar postés par des Tunisiens sur les réseaux sociaux.

Z. A.