gouvernement jomaa 1 29Fidèle à son image de rabat-joie et d’oiseau de mauvais augure, Moncef Marzouki n’a pas trouvé des mots assez forts pour... défoncer le moral du nouveau chef de gouvernement Mehdi Jomaâ.

Lors de la cérémonie d’investiture du gouvernement Mehdi Jomaâ, mercredi, au Palais de Carthage, à Carthage, le président provisoire de la république a improvisé une adresse au nouveau chef du gouvernement et à son équipe.

Voulant faire dans l’humour, un exercice dans lequel il n’a jamais brillé, M. Marzouki à lancé : «Je vous annonce une mauvaise nouvelle: la douche froide à laquelle vous eu droit hier soir (à l’Assemblée où des députés ont exprimé des réserves sur certains ministres, NDLR) n’est rien comparée à ce qui vous attend». Et d’annoncer l’autre mauvaise nouvelle: «Une masse importante de problèmes vous attendent, qui se sont accumulés au cours des 30 ou 50 dernières années».

Très bien inspiré, comme à son habitude, M. Marzouki s’est empêtré dans son humour de croque-mort en ajoutant: «Attendez-vous à ce que les gens qui veulent tout et tout de suite (‘‘jamaât tawa’’) vont, dès demain, appeler à la chute du gouvernement». «Et puis, il y a ceux qui creusent dans le passé des gens (‘‘jamaât illi naqbou’’). Ils trouveront qu’il y a 20 ans, une femme a donné une giffle à son mari ou qu'il y a dix ans quelqu'un a emprunté un livre et ne l'a pas rendu. Ils ne manqueront pas de diffuser ce genre de rumeurs. Et j’en sais quelque chose», a enchaîné le président d’honneur du Congrès pour la république (CpR), qui n’est jamais parvenu à devenir le président de tous les Tunisiens.

Laissant le meilleur pour la fin, M. marzouki a cru devoir avertir M. Jomaâ et les membres de son cabinet contre «le découragement et le regret».

On peut parier qu’avec les mots d’encouragement du président provisoire de la république, les nouveaux ministres seront gonflés à bloc et très blindés contre... la dépression du pouvoir, dont M. Marzouki semble être le premier atteint.

R. K.