rabii abdi 1 24Pour protester contre la non inclusion de l’interdiction de la normalisation des relations avec Israël la nouvelle constitution, un député tunisien rend hommage à l’humoriste français Dieudonné et esquisse le fameux geste de la «quenelle»…

Jeudi 23 janvier, les membres de l’Assemblée nationale constituante (ANC), ayant quasiment achevé leur travail de rédaction de la nouvelle Loi fondamentale du pays, ont été surpris par l’étrange attitude d’un des leurs, Rabiî Abdi, qui a cru bon imiter l’humoriste français très controversé Dieudonné en faisant une «quenelle».

L’honorable constituant du parti Wafa connaissait-il vraiment le sens de ce geste? M. Abdi, a-t-il été élu pour joindre sa voix à celle de Dieudonné? La Révolution du 14 janvier 2011, avait-elle besoin d’importer pareil humour, pareilles vulgarité, fantaisie, désinvolture, effronterie…?

La rédaction de la nouvelle constitution a duré plus de deux années, elle a coûté au pays ce qu’elle a coûté et offert à l’opinion publique nationale et internationale plusieurs scènes inoubliables, voire des spectacles entiers, qui désolent ceux qui ont placé très haut la barre de leurs espérances.

Nous y voilà, donc, plus qu’un ou deux jours et le texte final de la nouvelle Loi fondamentale tunisienne sera adopté. Le pays sera soulagé et les constituants seront remerciés pour leur travail de Titans. De cette noble mission, de cette grande œuvre, on gardera aussi, hélas, les inoubliables pitreries de certains de nos constituants, leurs crises de folie, leurs écarts et les preuves nombreuses de leurs incompétences. Bref, il y a eu plusieurs fois où a été imposée au peuple tunisien la triste certitude que nous avons eu les députés que notre 14 janvier 2011 ne mérite pas…

Jeudi, avant que le rideau ne tombe définitivement sur les travaux de l’ANC, M. Rabiî Abdi, membre du parti Wafa, a décidé de gratifier le public des téléspectateurs d’un «excès de zèle» en faisant une «quenelle», ce geste très controversé du comédien français M’Bala M’Bala Dieudonné.

Il revient donc à M. Abdi de nous expliquer le sens de son geste: était-ce un bras d’honneur ou un salut nazi? Dans les deux cas, ce comportement est plus qu’étonnant.

Il doit y avoir plusieurs autres manières de protester contre le fait que l’interdiction de la normalisation des relations avec Israël n’ait pas été incluse dans la nouvelle constitution. La quenelle n’est sans doute pas la meilleure…

Marwan Chahla