manif 23 octobre banniere 10 23

Des milliers de Tunisiens et de Tunisiennes se sont rassemblés vers midi, à l’avenue Habib Bourguiba, au centre-ville de Tunis, pour crier «Dégage», au gouvernement provisoire dominé par le parti islamiste Ennahdha.

A l’appel du mouvement Tamarod et des principales coalitions de l’opposition (Front populaire, Union pour la Tunisie, Front du salut national...) et de nombreuses associations de la société civile, des dizaines de milliers de Tunisiens et de Tunisiennes se sont rassemblés sur l’avenue Habib Bourguiba, en face du ministère de l’Intérieur, comme un certain 14 janvier 2011, jour qui a vu la fuite de Ben Ali et la chute de son régime, pour lancer le slogan rendu célèbre par la révolution tunisienne: «Dégage!», à la face du gouvernement issu des élections du 23 octobre 2011.

Ce gouvernement, on le sait, avait un mandat d’une année. Il est resté, à ce jour, deux ans, et s’accroche au pouvoir.

manif syndicat police 10 23 2

 A Tunis, le 23 octobre 2013, les manifestants fraternisent avec les responsables des syndicats des forces de l'ordre. 

Pire encore : le parti Ennahdha qui le domine est en train d’imposer ses hommes dans tous les rouages de l’Etat et de l’administration publique.

C’est donc à un projet de retour de la dictature, islamiste cette fois, que les Tunisiens et, surtout, les Tunisiennes, font face aujourd’hui.

En descendant crier «Dégage!» aux islamistes, ils cherchent à récupérer leur révolution, dévoyée par les islamistes, à préserver leur liberté et à relancer le processus démocratique qu’ils ont cru avoir lancé par la révolution de janvier 2011.

Avec la descente à l'avenue Habib Bourguiba des membres des Ligues de protection de la révolution (LPR), des milices violentes au service d'Ennahdha, pour défendre la «légitimité du gouvernement», on avait craint des affrontements entre les deux parties. Il y a eu des débuts d'escarmouches entre les LPR et les militants du Front populaire. Les forces de l'ordre sont intervenus et ont arrêté deux agresseurs appartenant au LPR, qui ont décidé de se retirer de l'avenue Habib Bourguiba ou, peut-être, ont-ils reçu des «instructions» en ce sens de leurs employeurs nahdhaouis!

Après le départ des LPR, la manifestation s'est déroulée dans le calme. On a même enregistré une fraternisation entre les manifestants et les agents de l'ordre au niveau du ministère de l'Intérieur. Les manifestants ont, par la suite, pris le chemin de la Kasbah, sur les hauteurs de Tunis, pour se rassembler de nouveau devant le Palais du Gouvernement, pour exiger la démission du gouvernement Ali Larayedh.  

I. B.