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Une centaine de personnes se sont rassemblées, vendredi, devant le ministère des Affaires de la femme et de la famille, à Tunis, pour appeler à «dégager» Sihem Badi, la ministre en poste.

Par Yüsra N. M'hiri

 Cette manifestation a été organisée à l'initiative du collectif associatif Hrayer Tounès (Femmes libres de Tunisie), qui a saisi cette occasion pour appeler aussi au départ du gouvernement provisoire, jugé incompétent.

L'incontournable «dégage» a ainsi résonné de nouveau sur l'avenue Habib Bourguiba, sous un soleil de plomb, qui semble avoir attisé la ferveur de la foule.

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La police barricade la porte du ministère. Pourtant, aucun manifestant n'a montré une volonté de pénétrer dans l'antre de la louve. 

On a entendu, par ailleurs, des slogans peu tendres à l'égard de Sihem Badi, l'une des femmes les plus détestées de Tunisie, un titre qu'elle dispute à la vice-présidente de l'Assemblée nationale constituante (ANC), Mehrezia Labidi. Parmi ces slogans, celui-ci qui se passe de tout commentaire: «Ya Ghanouchi ya saffeh, hez Badi li nikah» (littéralement : «Ghannouchi assassin, emmène Badi au jihad nikah»).

Certaines pancartes agitées par les participants rappellent à madame la ministre que la rue tunisienne grouille d'enfants non scolarisés, dont certains vendent des bouquets de jasmins aux feux rouges pour aider leurs familles... D'autres sont recrutés par les délinquants, contrebandiers, extrémistes religieux, et finissent souvent très mal.

Les manifestants estiment que Sihem Badi ne fait rien, au niveau de son ministère, pour régler les problèmes des femmes, des familles, des enfants et des personnes âgées dont elle a officiellement la charge, mais qu'elle coûte, en revanche, beaucoup d'argent aux contribuables tunisiens, sans qu'il y ait un retour sur investissement.

«Elle doit quitter son poste. Sa démission sera suivie par celle du gouvernement», explique Amel, membre de Hrayer Tounes, qui prend ses désirs pour des réalités.

La manifestation était pacifique et on n'a enregistré aucun écart. N'empêche que des renforts de police sont venus faire un barrage humain devant la porte du ministère.

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"Les nominations partisanes paralysent les services publics".

Des personnes agitaient des pancartes sur lesquelles était écrit en grosses lettres «Erhal» (Dégage), comme autant de cartons rouges, qu'ils levaient en face d'un gouvernement de coalition dirigé par les islamistes d'Ennahdha, accusés de tous les maux de la Tunisie actuelle: insécurité, violence, assassinats politiques, terrorisme, crise économique, cherté de la vie, etc.

Bien que le nombre de personnes ayant répondu à l'appel n'était pas important, ceux et celles ayant fait le déplacement ont fait suffisamment de la voix pour être entendus par celle dont le bureau se trouvait au dernier étage de la bâtisse contiguë à la cathédrale de Tunis. Seront-ils pour autant écoutés? Rien n'est moins sûr. Et pour cause : Mme Badi, comme tous les membres du gouvernement Ali Larayedh, sont des autistes. Ils parlent trop et n'écoutent personne. Leur incompétence finira par leur sauter à la figure. Et ce sera trop tard pour eux. Et, surtout, pour les Tunisiens, qui auront perdu beaucoup trop de temps à supporter une bande d'incapables ayant fait un hold-up sur l'Etat.