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Ezzeddine Abdellaoui, suspect dans l'assassinat de Chokri Belaïd, passe aux aveux, reconnaît d'autres crimes et donne des détails sur l'assassinat, le 25 juillet, de Mohamed Brahmi.

Par Zohra Abid

Ezzeddine Ben Guennaoui Ben Mohamed Adellaoui est un ancien agent des forces de l'ordre reconverti dans le salafisme jihadisme. Arrêté le 4 août dans l'opération d'El Ouardia, menée par la Brigade antiterroriste, il est né le 1er janvier 1975 et habitait, avant son entrée en clandestinité, au N° 17 rue Ibn Badis à Carthage Yasmine, dans la banlieue nord de Tunis.

Belaïd devait être tué un jour auparavant

Entendu le vendredi 16 août, par le juge d'instruction, il a avoué son implication directe dans l'assassinat de Chokri Belaïd. Interrogé à propos de plusieurs chefs d'accusation, Ezzeddine Abdellaoui a décrit, dans les détails près, l'assassinat de Chokri Belaïd, qui était prévu le 5 février et non le lendemain.

Selon le prévenu, Chokri Belaïd n'a pas dormi chez lui dans la nuit du 4 au 5 février et il n'était pas possible de l'assassiner le jour convenu. Il a donc fallu attendre le lendemain pour l'exécuter, à la sortie de chez lui, au quartier d'En-Menzah 6.

Selon ''Hakaekonline'', les enquêteurs ont pu tirer d'autres aveux de Ezzeddine Abdellaoui. Ce dernier a déclaré que la cellule impliquée dans l'assassinat du député de l'opposition Mohamed Brahmi, le 25 juillet, est en relation permanente et directe avec Seifallah Ben Hassine, alias Abou Iyadh, chef d'Ansar Charia, groupe salafiste jihadiste proche d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), et c'est cette cellule qui a donné l'ordre à Boubaker Ben Habib El Hakim de passer à l'acte.

Ce dernier, actuellement en fuite, habitait, selon Ezzeddine Abdellaoui, à quelques centaines de mètres du domicile du défunt député à la Cité El-Ghazala. Ce dernier, selon la même source, ne bénéficiait d'aucune sécurité. Il n'y avait aucune caméra de surveillance dans la rue où il habitait.

Brahmi a murmuré ''Ach famma? Ach famma?'' avant de s'effondrer

Selon Ezzeddine Abdellaoui, feu Mohamed Brahmi a été surpris de voir ses assassins à côté de sa voiture devant la porte de son domicile. «Tout ce qu'il a fait: il est monté en voiture et a tenté de prendre de sa main droite le volant et c'est là où Boubaker El-Hakim a tiré la portière vers lui et commencé à tirer sur lui», raconte le présumé terroriste 

Selon encore la même source, et contrairement aux déclarations du ministère de l'Intérieur, l'arme qui a servi à tuer Mohamed Brahmi n'est pas celle qui a été utilisée dans le meurtre de Chokri Belaïd et les auteurs du crime n'ont quitté les lieux qu'après s'être rassurés que Mohamed Brahmi a été liquidé. «Plus de 14 balles à la tête, la poitrine, le cou, la cuisse et la main... tout le corps de Mohamed Brahmi a été criblé de balles. Il a juste murmuré : ''Ach famma? Ach famma?' La... La...»  (Que se passe-t-il?... Non... Non), aurait raconté le suspect, poursuivi, par ailleurs, pour appartenance à des réseaux de trafic d'armes et dans des opérations terroristes, dont les affrontements sanglants, en novembre 2012, à Douar Hicher, à l'ouest de la capitale, où la police a découvert, dans plusieurs mosquées squattées par des salafistes jihadistes, des munitions et des armes de guerre.