ghannouchi larayedh 8 4Tout en affirmant être ouvert au dialogue et à un consensus pour sortir le pays de la crise politique actuelle, le président d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, ne lâche rien à ses adversaires et reste sur une ligne intransigeante.

Lors du rassemblement en faveur de la «légitimité» – traduire: l'Assemblée nationale constituante, le gouvernement provisoire et Ennahdha, parti au pouvoir –, samedi soir, sur l'esplanade de la Kasbah, à Tunis, Rached Ghannouchi a réitéré la position intransigeante de son parti : l'Assemblée constituante et le gouvernement Larayedh sont une ligne rouge pour Ennahdha.

Cette position, il l'a déjà exprimée vendredi – «Nous sommes ouverts à de nouveaux consensus, mais restons attachés au gouvernement Larayedh», avait-il dit – et qui équivaut à une fin de non-recevoir et un rejet définitif des appels de l'opposition à la dissolution de l'ANC et du gouvernement provisoire, et à la mise en place d'un gouvernement de salut national restreint, composé de personnalités compétentes, indépendantes et non intéressées par une candidature aux prochaines élections.

Finalement, M. Ghannouchi et les siens mentent deux fois : d'abord, en disant qu'ils sont ouverts au dialogue, et, ensuite, en affirmant que toutes les propositions sont susceptibles d'être mises sur la table et discutées. Leur intransigeance dit exactement le contraire de leurs déclarations médiatiques, soporifiques et qui visent à tromper l'opinion nationale et, surtout, internationale.

Comme lors de la crise provoquée par l'assassinat de Chokri Belaïd, en février dernier, Ennahdha va tergiverser, temporiser, gagner du temps, essayer de diviser les partis de l'opposition, dialoguer avec de pseudo-partis clientélisés et, finalement, ne rien lâcher sur l'essentiel. 

Il va chercher à mener en bateau une nouvelle fois une opposition – ou une classe politique – inconsistante et incapable de tirer les leçons de ses défaites passées.

I. B.