mohamed ben salem 8 1Le ministre de l'Agriculture s'en prend aux médias et les accuse de faire la propagande pour l'opposition, qu'il compare, par ailleurs, aux Khmers rouges du Cambodge (!).

Le ministre nahdhaoui de l'Agriculture – qui passe plus de temps à gérer ses 9 entreprises basées en France que son ministère – est au bord de la crise de nerfs et ce sont les médias et l'opposition qui l'énervent le plus.

Dans le camp du parti islamiste Ennahdha, plusieurs ministres et députés ne cessent de critiquer les médias et cherchent même, en vain, par des pressions, à intervenir directement dans leur ligne éditoriale. C'est le cas, notamment, du secrétaire d'Etat Houcine Jaziri et du député Ameur Larayedh, qui ne ratent aucune occasion pour critiquer les médias indépendants.

Invité par Wassim Ben Larbi, sur Express, M. Ben Salem a reproché aux médias de gonfler le nombre des manifestants du «Sit-in du Départ» au Bardo et de réduire celui des manifestants défendant la «légitimité».

«J'étais présent. Les médias ferment les yeux sur les 30.000 manifestants et s'intéressent à quelque 5.000 personnes», a-t-il dit, oubliant que des vidéos, tournant actuellement en boucle sur les réseaux sociaux, confirment exactement le contraire de ses dires.

Interrogé par notre collègue sur le comportement des chaines de propagande d'Ennahdha (Al Moutawassat, Al Janoubia, TNN, Al Qalam et Zitouna TV de Oussama (fils de Moncef Ben Salem, ministre de l'Enseignement supérieur et membre de Majlis Choura d'Ennahdha), le ministre s'est contenté de plaider la cause de Zitouna TV qui diffuse en continu et en direct des images de la Place Rabâ Al-Âdawya au Caire.

«C'est là où tout se joue», a-t-il lâché, laissant entendre que l'avenir de la mouvance islamiste mondiale, y compris celui du parti islamiste Ennahdha, succursale du mouvement international des Frères musulmans, dépendent de l'issue de la crise actuelle en Egypte.

Deux heures après l'assassinat, le 29 juillet, de 8 militaires dans une embuscade à Jebel Chaambi, Mohamed Ben Salem avait appelé sur Nessma TV à une «milliounya» (une manifestation d'un million de personnes) pour soutenir la légitimité devant le siège de l'Assemblée nationale constituante (ANC) au Bardo.

M. Ben Salem, qui qualifie son parti de démocratique, fait une comparaison pour le moins grotesque entre l'opposition tunisienne et les Khmers rouges du Cambodge.«Ils veulent être comme des Khmers rouges, de Corée (sic !), qui étaient derrière un génocide qui a rasé 40% de la population», a-t-il cru pouvoir dire.

Dans son emportement, M. Ben Salem a confondu Cambodge et Corée du Sud, ce qui est une nouvelle bourde à mettre à l'actif de certains ministres incultes et incompétents du gouvernement Larayedh.

Z. A.