Au lendemain de l'assassinant du député de l'opposition Mohamed Brahmi, une manifestation a eu lieu vendredi 26 juillet à Genève à 18h00 heure (17h00 heure de Tunis) devant la Poste de la Rue du Mont-Blanc.
Par Haykel Ezzeddine, correspondant à Genève
A l'appel de la Coordination en Suisse du Front Populaire, de l'Association des Tunisiennes et Tunisiens en Suisse et du parti politique Suisse Solidarité, une soixantaine de personnes a tenu a rendre hommage au défunt Mohamed Brahmi, leader du Courant Populaire (CP), dirigeant du Front Populaire (FP) et membre de l'Assemblée nationale constituante (ANC), assassiné jeudi par un groupe de salafistes jihadistes (version officielle), près de 6 mois après le meurtre, par le même groupe, d'un autre dirigeant du Front Populaire (une coalition de partis de gauche), le militant Chokri Belaid. Même mode opératoire, même arme, même crime dont les auteurs restent encore impunis. Deux grands hommes qui se sont élevés contre l'obscurantisme et l'immobilisme caractérisant actuellement le pouvoir régnant en Tunisie et ils l'ont payé de leur vie.
De passage à Genève pour une réunion des Droit de l'homme aux Nations Unies, l'éminent juriste Yadh Ben Achour s'est confié à Kapitalis. Pour lui, il n' y a aucun doute sur les raisons et les buts des 2 assassinats politiques que vient de vivre la Tunisie. Il faut chercher les coupables du côté des radicaux religieux qui sont viscéralement dérangés par l'extraordinaire expérience tunisienne avec son libéralisme politique et sa formidable liberté d'expression.
L'ancien président de la Haute instance pour la réalisation des objectifs de la révolution tunisienne (Hiror) ajoute qu'il faut maintenant se rassembler, s'unir et éviter les divisions pour ne pas aboutir à une guerre civile. Avant de conclure sur le véritable problème qui gangrène la société tunisienne, à savoir le manque de sécurité, qui cause au pays la perte d'hommes politiques valeureux...
Dans son allocution aux présents, Yadh Ben Achour a déclaré que Mohamed Brahmi représente toutes les valeurs auxquelles il a adhéré toute sa vie, et notamment celle de la liberté.
Reportage photo: Haykel Ezzeddine.
