Lors du dîner offert avant-hier en l’honneur du président français François Hollande au Palais de Carthage, un aparté a retenu l’attention des convives: celui de Rached Ghannouchi et Ahmed Néjib Chebbi.

La photo où l’on voit Ahmed Néjib Chebbi, leader du Parti Républicain (Al-Joumhouri, opposition) et Rached Ghannouchi, leader du parti islamiste Ennahdha (au pouvoir), en pleine discussion, a été prise au cours du dîner, jeudi soir, offert par le président provisoire de la république Mohamed Moncef Marzouki, en l’honneur de son hôte français François Hollande, en visite d’Etat en Tunisie, les 4 et 5 juillet.

On voit, en arrière plan, Imed Daïmi, l’ex-Nahdhaoui chargé du secrétariat général du Congrès pour la république (CpR), et d’autres convives. On peut imaginer les noms des autres invités.

Chebbi - Ghannouchi: Que peuvent-ils se chuchoter?

Reste une question : que peuvent se raconter Chebbi et Ghannouchi? On sait que le leader d’Al-Jomhouri est un champion toutes catégories de la recherche du consensus. Il doit négocier («manigancer», diront les mauvaises langues) un hypothétique rapprochement entre son parti et Ennahdha.

N’essayons pas de chercher les raisons des problèmes internes qui alourdissent aujourd’hui le climat à l’intérieur d’Al-Joumhouri, et qui ont provoqué la démission de Yacine Brahim, annoncée aujourd’hui, et provoqueront celle de Saïd Aïdi, qui ne saurait tarder, ou d’autres membres du bureau politique, dont certains ne font plus mystère de leur malaise.

Quand M. Chebbi déclenche la machine à perdre, personne ne pourra l’arrêter. Mais tout le monde en subira les conséquences, et d’abord ses plus proches collaborateurs.

L’histoire est un éternel retour...

I. B.