jebali essebsi 6 26Hamadi Jebali, ancien chef du gouvernement, souhaite être le candidat d'Ennahdha – dont il est le secrétaire général –, à la prochaine élection présidentielle. Et commence par s'en prendre à son rival Béji Caïd Essebsi, leader de Nida Tounes.

Selon ''Assabahnews'', citant des agences de presse allemandes qui l'ont interviewé par téléphone à partir du Caire, l'ancien chef du gouvernement pense, cependant, que le président de la république doit être au service de tous les Tunisiens et doit oublier la couleur de son parti.

«Après avoir discuté avec les membres d'Ennahdha à propos de ma vision, de mon programme économique, social et ma stratégie pour lutter contre la violence et surtout la violence armée, et si tout le monde est d'accord, il y a possibilité que je quitte le secrétariat d'Ennahdha (et non Ennahdha) pour me présenter en tant que candidat du parti aux élections. Malgré ma position concernant un gouvernement de technocrates, il n'y a jamais eu entre mon parti et moi de divergence ou un quiconque différend», a-t-il déclaré.

Interrogé à propos de Béji Caïd Essebsi, qui a déclaré qu'Ennahdha n'aura jamais plus de 19% aux prochaines élections législatives, M. Jebali a précisé que «M. Caïd Essebsi prend son rêve pour une réalité» et que le peuple dira son mot par les urnes. «Pour le moment, personne ne peut prévoir l'avenir. Je ne vais tout de même pas faire comme Béji Caïd Essebsi qui se croit déjà le leader de la Tunisie et compte nous faire revenir au passé et revivre avec ses aïeux», a-t-il ajouté, sur un ton railleur.

Selon encore la même source, M. Jebali (64 ans) est revenu notamment sur l'âge de M. Caïd Essebsi (87 ans). Selon lui, ce dernier croit que la limite d'âge exigée par la plupart des citoyens est un «complot d'Ennahdha monté contre lui pour le priver de se présenter aux prochaines élections. Je précise que la question d'âge est demandée par les Tunisiens, avant même que la révolution n'ait lieu. Ceci M. Caïd Essebsi le sait très bien. Et puis, pourquoi laisse-t-on la porte ouverte aux ''vieux'' pour nous gouverner», a dit M. Jebali.

L'ancien chef du gouvernement pense que «la Tunisie doit être gouvernée par quelqu'un en bonne santé physiquement et psychologiquement». Ce qui n'est pas, paradoxalement, son cas : souffrant du cœur, il a été hospitalisé à maintes reprises à l'hôpital militaire de Tunis durant son passage au Premier ministère.

Interrogé sur le bilan d'Ennahdha depuis les élections du 23 octobre 2011, qui ont porté le parti islamiste au pouvoir, M. Jebali pense que son parti a toujours fait des concessions pour trouver un terrain d'entente avec les autres partis. «Mais à chaque fois qu'Ennahda fait une concession sur un sujet, les autres partis exigent plus dans le but de lui rendre la tâche impossible», a relevé Hamadi Jebali, qui semble être rentré définitivement dans les rangs après avoir fait des déclarations tonitruantes et pris ses distances vis-à-vis de son parti.

Une candidature à la présidence de la république sous la férule d'Ennahdha vaut bien un alignement sans condition. Les états d'âmes n'ont plus lieu d'être.

Z. A.