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Le chef de gouvernement provisoire, Ali Lârayedh, effectuera sa première visite officielle à Bruxelles, le 25 juin prochain, pour faire le point sur la feuille de route du partenariat privilégié entre la Tunisie et l'Union européenne.

Par Wajdi Khalifa, correspondant à Bruxelles.

Tahar Chérif, ambassadeur de Tunisie aux institutions européennes, a remis, le 31 mai dernier, ses lettres de créance au président de la Commission européenne José Manuel Barroso, près de 6 mois après le début de sa mission.

Le projet d'ambassade ad hoc abandonné

Lors d'une cérémonie officielle au Palais de Carthage en décembre dernier, le président de la république Moncef Marzouki avait remis les lettres de créance à Tahar Chérif en sa qualité de nouvel ambassadeur de Tunisie en Belgique, au Luxembourg et aux institutions européennes.

Alors que la présentation des lettres de créance au Roi belge a eu lieu assez rapidement, il aura donc fallu attendre pratiquement 6 mois pour que Tahar Chérif remette ses lettres de créance au président de la Commission européenne José Manuel Barroso.
Notons que l'ambassade de Tunisie à Bruxelles était restée sans ambassadeur en fonction entre juillet 2012, date de la fin de mission de l'ancien ambassadeur Mohamed Ridha Farhat, et décembre 2012, date de l'entrée en fonction de Tahar Chérif.

D'aucuns avaient alors évoqué une réflexion de l'exécutif tunisien sur la possibilité de créer une ambassade ad hoc avec la charge exclusive des affaires européennes à Bruxelles pour justifier le retard. Mais cette proposition ambitieuse ne semble toujours pas à l'ordre du jour.

L'audience avec le président de la Commission intervient quelques jours après la décision de la Cour de justice de l'Union européenne de lever le gel des avoirs de certains proches de l'ancien président Ben Ali et du refus du Parlement européen d'inclure, dans une récente résolution, la question de l'annulation d'une partie de la dette tunisienne.

Bruxelles souhaite une relance du processus de transition

Néanmoins, le président de la Commission a réitéré la volonté de l'UE de voir le processus de transition démocratique avancer concrètement notamment sur la question de la rédaction de la nouvelle Constitution et sur la date des nouvelles élections.

L'ambassadeur tunisien a, de son côté, regretté le retard dans le versement des aides financières promises par l'UE dans le cadre de la coopération bilatérale.

L'entretien a permis aussi d'évoquer la prochaine visite, à Bruxelles, du chef de gouvernement provisoire Ali Lârayedh à Bruxelles, le 25 juin prochain. Cette visite, la première depuis sa nomination à la tête du gouvernement, devrait permettre de relancer les relations tuniso-européennes et de faire le point sur la feuille de route du partenariat privilégié (open sky, accord de libre-échange complet et approfondi, négociations sur l'agriculture et les services, etc.)

Illustration: Tahar Cherif remettant ses lettres de créance à José Manuel Barroso.