L'Union pour la Tunisie souligne les ambiguïtés et incohérences du projet de la constitution et déplore l'incapacité du gouvernement à faire face au fléau du terrorisme qui s'implante dans le pays.

Par Yüsra N. M'hiri

Les leaders de l'Union pour la Tunisie, coalition réunissant cinq partis de l'opposition, se sont réuni aujourd'hui au siège du parti Al-Jomhouri, à Tunis. Ils se sont essentiellement penchés sur la dernière version du projet de la Constitution, qu'ils ne saluent nullement.

Ahmed Néjib Chebbi, Maya Jeribi et Saïd Aïdi (président du haut comité politique, secrétaire générale et membre du bureau politique du Parti Républicain) ont reçu les dirigeants des autres partis composant l'Union pour la Tunisie, notamment Béji Caïd Essebsi, Taïeb Baccouche et Khemais Ksila (président, secrétaire général et membre du bureau politique de Nida Tounes), Mohamed Kilani (secrétaire général du Parti socialiste), Ahmed Brahim, Samir Ettaieb et Jounaidi abdeljaoued, (président et porte-parole et membre du bureau politique d'Al-Massar).

Retrouvailles entre Béji Caïd Essebsi et Maya Jeribi. 

Deux ans d'Assemblée constituante : Tout ça pour ça?

Le président de l'Assemblée nationale constituante (ANC), Mustapha Ben Jaâfar, a rendu public, le 1er juin, le projet de la Constitution, qui devrait être présenté bientôt au président provisoire de la république, Moncef Marzouki, avant d'être discuté, fin juin, article par article, par l'Assemblée, avant son adoption définitive.

Suite à la réunion, qui a duré pas moins de trois heures, toutes les parties de l'Union pour la Tunisie s'accordent pour dire que le projet comporte encore pas mal d'ambivalences et d'incohérences et que des révisions sont nécessaires au niveau de quelques articles.

Parmi les principaux griefs relevés, les dirigeants de l'Union pour la Tunisie pointent les limites à la liberté d'expression, au droit à la grève et aux Droits de l'Homme. Il est aussi question de revoir la limite d'âge pour se présenter à l'élection présidentielle. L'article incriminé semble taillé sur mesure pour écarter de la course le chef de Nida Tounes, Béji Caïd Essebsi, qui compte plus de 86 printemps.

Khemaies Ksila déplore, par ailleurs, que la dernière version du projet de la Constitution compte tout un chapitre relatif aux dispositions transitoires qui pourrait retarder l'entrée en vigueur de la Constitution, jusqu'à trois ans.

Une pensée pour les «héros et martyrs de la nation»

Les dirigeants de l'Union pour la Tunisie étaient affectée par l'explosion d'une mine, ce matin, à Jebel Châmbi (non loin des zones d'habitation, cette fois-ci), qui a causé 2 morts et deux blessés parmi les unités spéciales de l'armée nationale. Ils ont dénoncé, une nouvelle fois, le terrorisme qui se propage dans le pays à un rythme inquiétant, fléau contre lequel le gouvernement provisoire peine à trouver une solution.

«Il est temps que le gouvernement trouve une solution radicale et efficace pour stopper l'hémorragie», lance Khémaies Ksila.

Tous les participants à la réunion appellent à soutenir les forces de sécurité, et présentent leurs condoléances aux premières victimes du terrorisme en Tunisie, qualifiés de «héros et martyrs de la nation».