abou iyadh khamis mejri 5 21«Tout politicien dépassant ses limites est un ''taghout'' (despote). Ali Lârayedh sert ses propres intérêts. Le ministre de l'Intérieur doit démissionner. Les musulmans qui ne font pas la prière, selon les oulémas malékites, doivent être tués...».

Ces dernières déclarations de Khamis Mejri, prédicateur salafiste, ont suscité la colère de nombreux Tunisiens de toutes tendances.

Le fait de déclarer que le musulman qui ne fait pas sa prière, selon la doctrine malékite, doit être liquidé n'est pas passé inaperçu. «Non, je n'ai pas appelé à tuer. Mes propos ont été sortis de leur contexte. C'est la doctrine malékite qui le dit et nous sommes tous des malékites», se défend le salafiste Khamis Mejri dans plusieurs médias. Qui fait dire à la doctrine malékite ce qu'il veut lui faire dire, et aggrave ainsi son cas. Vidéo. 

La colère n'est pas venue du côté des non-pratiquants mais aussi d'un autre camp, celui d'Ansar Al-Chariâ et des salafistes en général.

Après les passages de Khamis Mejri, lundi, dans plusieurs médias (Mosaïque FM, Ettounissia FM...) pour parler au nom des Ansar Al-Chariâ, les partisans d'Abou Iyadh, chef de ce mouvement salafiste jihadiste, n'ont pas tardé de réagi: «Khamis Mejri ne nous représente pas», ont-ils affirmé.

A l'appui de leur affirmation, ils ont partagé à nouveau l'interview du chef d'Abou Iyadh (recherché depuis l'attaque, le 14 septembre 2012, de l'ambassade et de l'école américaines à Tunis), accordée à Nasreddine Ben Hadid et diffusée sur les réseaux sociaux.

Dans l'interview, Abou Iyadh a déclaré que Khamis Mejri n'a aucun droit de parler au nom d'Ansar Al-Chariâ. «Il a des comptes à régler avec Ennahdha, qu'il les règle autrement. Khamis Mejri est un ''mondass'' (intrus). Avec mes respects, il n'a jamais été salafiste. Que Dieu pardonne à ceux qui lui ont donné la parole pour parler au nom du mouvement. Revenez à son interview avec Abdelwahab El Hani, lorsqu'il cherchait à se rapprocher de Ben Ali. Cet homme a des problèmes avec Rached Ghannouchi et Ennahdha et il n'a pas le droit de s'identifier à nous ou de parler en notre nom», avait déclaré Abou Iyadh. Vidéo.