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Ridha Belhaj, porte-parole du parti islamiste radical Hizb Ettahrir, laisse tomber le masque et ajoute de l'huile sur le feu en avertissant les Tunisiens contre un «affrontement sanglant» dimanche à Kairouan. Il roule pour Abou Iyadh, chef d'Ansar Al-Chariâ...

Par Imed Bahri

D'ambiguïté en demi-mensonge, le leader du parti extrémiste religieux Hizb Ettahrir, opposé à la démocratie, aux élections et à l'Etat national et partisan de l'instauration du califat, est parvenu, jusque là, à duper les Tunisiens.

Les voleurs de la révolution

Il a cependant fait tomber le masque dans le communiqué diffusé vendredi: ses affinités voire son alliance avec le groupe salafiste jihadiste Ansar Al-Chariâ, qu'il soutient en sous-main, est désormais un secret de polichinelle.

Ridha Belhaj ne se contente pas, en effet, dans ce communiqué, de dénoncer l'interdiction du 3e congrès d'Ansar Chariâ, mouvement qui ne reconnaît pas lui non plus l'Etat national et ses institutions, il y voit aussi une preuve de «l'existence de la contre-révolution au sein même du pouvoir» (sic !).

M. Belhaj, dont la duplicité dépasse celle des dirigeants d'Ennahdha, appelle ses «frères» d'Ansar Al-Chariâ à reporter leur congrès et les avertit contre «un complot pour liquider la révolution» (re-sic!), comme si la révolution tunisienne était islamiste: ce qui est, on le sait, un mensonge absolu. Et pour preuve : il n'y a aucun islamiste parmi les 300 morts et quelques milliers de blessés de la révolution. Les barbus étaient alors, ou bien à l'étranger, ou bien terrés chez eux en attendant que la tempête passe. Ils sont mal placés aujourd'hui pour se proclamer d'une révolution qui ne les a pas vus à l'œuvre.

Poursuivant dans sa démagogie éhontée, M. Belhaj a averti que des parties au sein du pouvoir – sans les nommer bien sûr – œuvre pour faire de ce dimanche 19 main «une journée d'affrontements sanglants en créant une forte inimitié entre les agents de l'ordre et des musulmans de ce pays» (re-resic !)

Les drogués du 6e califat

Pour rappel, ces «musulmans de ce pays» dont il est question ici, sont les extrémistes religieux qui ont fait exploser des mines à Jebel Châmbi, faisant une quinzaine de blessés graves parmi les agents de la garde nationale et de l'armée. Ce sont eux aussi qui ont fait assassiner le dirigeant de gauche Chokri Belaïd. Et ce sont eux également qui ont torturé à mort et égorgé le commissaire de police Mohamed Sbouï. Ce sont eux enfin qui qualifient les forces de l'ordre de «tawaghit» (despotes), refusent de reconnaître l'autorité de l'Etat et multiplient les actions coup de poing contre les symboles de l'autorité et même contre les citoyens qui ne partagent pas leur extrémisme.

Non, M. Belhaj, la Tunisie reconnaît les siens. Or, vous et vos «frères», vous n'avez rien à voir avec ce pays, son peuple, son histoire, sa culture, son identité millénaire. Vous ne reconnaissez ni son drapeau ni ses institutions. Vous cherchez seulement à en faire une base de jihad pour lancer vos conquêtes territoriales. Votre seul objectif: le 6e califat, un fantasme qui n'existe que dans vos esprits chagrins.