marzouki 5 16Le président provisoire de la république Moncef Marzouki a été hué, jeudi matin, au palais des congrès, à Tunis, pour avoir soutenu le droit des étudiantes à passer leur examen en niqab.

Lors de la séance d'ouverture de la 2e phase du dialogue national, organisée par l'Union générale tunisienne du travail (Ugtt), le président provisoire de la république, Moncef Marzouki, a clairement exprimé sa position sur le port du niqab à l'université.

Dans son discours, il a d'abord défendu la diversité et l'acceptation des différences, demandant à ce que l'on ne juge pas autrui selon son apparence ou ses convictions.

«Je ne peux pas comprendre et je n'accepte pas que l'on puisse empêcher les étudiantes de passer leurs examens en niqab», a-t-il lancé, par allusion à la décision des conseils scientifiques des universités tunisiennes d'interdire aux étudiantes de passer les examens en niqab, parce que cela est contraire aux règlements de l'université et aux normes pédagogiques.

Comme on devait s'y attendre, la position de M. Marzouki lui a valu le mécontentement d'un grand nombre des participants. Certains n'ont pas hésité à le huer. Plusieurs dirigeants politiques et représentants de la société civile ont même quitté la salle en signe de désapprobation.

Rappelons que Moncef Ben Salem ministre de l'Enseignement supérieur avait, le mois dernier, lors d'une séance à l'Assemblée nationale constituante (Anc), demandé aux enseignants de laisser les étudiantes passer leur examen en niqab pour «pour ne pas avoir à le regretter».

Les étudiantes niqabées protestent depuis plusieurs mois pour avoir le droit de passer les examens sans avoir à ôter préalablement le niqab et à dévoiler leurs visages.

Le président provisoire, dans une volonté de satisfaire ses alliés (et employeurs) du parti islamiste Ennahdha, a préféré trancher en faveur des niqabées, d'ailleurs soutenues par des groupes extrémistes religieux.

Y. N. M.