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Les leaders de l'Union pour la Tunisie, coalition réunissant cinq partis de l'opposition, dénoncent le terrorisme rampant et la mollesse du gouvernement provisoire, et appellent à soutenir les forces de sécurité.

Par Yüsra N. M'hiri

L'Union pour la Tunisie a tenu mardi une réunion au siège de Nida Tounes aux Berges du Lac. Béji Caïd Essebsi et Taïeb Baccouche (président et secrétaire général de Nida Tounes), étaient entourés de Ahmed Brahim et Samir Ettaieb (président et porte-parole d'Al Massar), Ahmed Néjib Chebbi et Maya Jeribi (président du haut comité politique et secrétaire général d'Al-Jomhouri), Mohamed Kilani (secrétaire général du Parti socialiste), Abderrazak Hammami (secrétaire général du Parti du travail patriotique et démocratique), ainsi que plusieurs autres dirigeants de ces différents partis: Mohsen Marzouk, Rafaâ Ben Achour (Nida Tounes), Said Aïdi, Yacine Brahim (Al-Jomhouri), Jounaidi abdeljaoued (Al-Massar).

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La pause (pose) photo pour le fun. 

La montagne a accouché d'une souris

Les journalistes étaient conviés à 10 heures. L'accueil était parfait, convivialité et ambiance courtoise. Un quart d'heure plus tard, le temps que tout ce beau monde se rassemble, «une séance photos» a été autorisée. Puis les portes se sont refermées... La réunion a commencé et les journalistes priés d'attendre.

A onze heure, on commençait déjà à se poser des questions sur ce qui allait être annoncé. Le temps devenant long, chacun allait de ses suppositions parfois marquées du sceau d'une imagination débordante. Et puis l'attente est devenue franchement lassante. «S'ils mettent tout ce temps, c'est pour nous annoncer un soulèvement, ou une action radicale pour mettre fin à un gouvernement provisoire, mais qui dure plus que de raison», dit-on, comme pour pour mettre du piment à un événement qui en manquait vraiment.

C'est vers midi que les portes s'ouvrent enfin de nouveau. Béji Caïd Essebsi annonce que la réunion s'est déroulée dans une atmosphère cordiale et conviviale. Il confirme la volonté commune des différents partis de s'unir pour aider à trouver des solutions aux problèmes de la Tunisie et garantir une transition plus sereine. Pour ce faire, tout ce beau monde a décidé de se réunir désormais de façon hebdomadaire.

La réunion d'aujourd'hui a abordé (on s'en doutait tout de même un peu) la question sécuritaire et le danger du terrorisme rampant. L'Union pour la Tunisie pointe la responsabilité du gouvernement provisoire (on s'en doutait également aussi) et déplore les apparitions «timides» des chefs de l'Etat en de pareilles circonstances. Il fait ainsi allusion au silence assourdissant des trois chefs de la «troïka», le président provisoire de la république Moncef Marzouki, le chef du gouvernement provisoire Ali Lârayedh et le président de l'Assemblée nationale constituante (Anc) Mustapha Ben Jaâfar, étrangement en retrait par rapport aux souffrances de la quinzaine de soldats et agents de l'ordre blessés par les 4 bombes ayant explosé durant les dix derniers jours à Jebel Châmbi.

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Abderrazek Hammami, Saïd Aïidi et Caïd Essebsi. 

Tout ça pour ça?

Samir Ettaieb a qualifié ces douloureux évènements d'«inquiétants». Il a indiqué s'être rendu à Kasserine où il a rencontré, a-t-il dit, «un peuple uni, soudé, qui se propose pour aider le corps sécuritaire». «Ce peuple, qui a toujours vécu à l'ombre de la Tunisie, en a oublié ses problèmes. Les gens ont été très affectés par les explosions des mines et leur patriotisme est exemplaire. Nous avons tous des leçons à tirer de cette événement», a ajouté M. Ettaieb.

Mohamed Kilani a appelé aussi à soutenir les forces de l'ordre. «Nous nous unissons pleinement à eux. Nous serons d'ailleurs présents vendredi à la manifestation des agents de l'ordre devant l'Assemblée constituante. La police et le peuple travailleront ensemble pour ne pas laisser la Tunisie sombrer dans le chaos», a-t-il dit.

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Saïd Aïdi et Mohsen Marzouk.

L'expression de la compassion et les déclarations d'intention de la part de l'opposition sont certes nécessaires, rassurantes et bonnes à entendre, il n'en reste pas moins que le résultat de la réunion de travail, qui a duré deux heures, nous a semblé plutôt banal et sans intérêt. A moins que le voile sur ce qui a été dit ne fût qu'à demi levé, et que des décisions ont été tenues secrètes... La «troïka» doit-elle pour autant trembler?