omar shabou 5 7Le Mouvement des destouriens libres (MDL), groupant 6 petites formations se proclamant du référentiel bourguibien, vient d'annoncer officiellement sa création. Comme quoi le bourguibisme fait encore recette...

Le président du mouvement, le journaliste Omar S'habou, a indiqué lors d'une conférence de presse, lundi à Tunis, que le MDL s'inscrit «dans le prolongement du courant réformateur de la pensée destourienne», par référence au parti nationaliste du Néo-Destour, fondé en 1934 par Habib Bourguiba.

Parmi les personnalités destouriennes ayant travaillé sous Bourguiba, et qui étaient présentes à la conférence de presse, on notera l'ancien ministre des Affaires sociales Noureddine Hached, l'ancien dirigeant de l'Ugtt Mustapha Filali, l'ancien Premier ministre Rachid Sfar et l'ancien ministre des Affaires sociales Sadok Ben Jemaâ.

M. Shabou, qui était dans le premier noyau devant créer le parti Nida Tounes avant d'abandonner la partie, a ajouté que «les destouriens libres traiteront avec quiconque s'attache aux spécificités de l'identité tunisienne et aux valeurs culturelles et historiques de la Tunisie».

Dans une déclaration à l'agence Tap, Omar S'habou a assimilé la relation du MDL avec le mouvement Ennahdha à «deux parallèles qui, comme le veut la définition géométrique, ne peuvent jamais se rencontrer». Pour lui, le mouvement Nida Tounès, «ne peut, lui non plus, être représentatif des seuls destouriens dans la mesure où il constitue une mosaïque de diverses tendances», contrairement au sien qui, a-t-il dit, sera «la voix du destourien libre».

Les destouriens «ne seront pas absents des prochaines échéances électorales», a-t-il encore assuré, estimant toutefois que «le projet de loi sur l'immunisation de la révolution, dans sa version actuelle, pourrait exclure un grand nombre de destouriens». Nous allons «d'abord combattre cette loi, mais si elle est votée, nous allons faire avec», a-t-il ajouté.

Le militant destourien connu Mustapha Filali a estimé, de son côté, que la loi sur l'immunisation de la révolution risque de «provoquer la discorde entre les Tunisiens» car a elle vise, selon lui, à «se venger de certaines personnes et ne présente aucune utilité pour la Tunisie». «Cette loi ne sera rien d'autre qu'une sanction collective et, à ce titre, contraire aux usages et au droit international», a- t-il ajouté.

Le MDL, indiquent ses promoteurs, regroupe les 6 partis suivants: le parti Al-Watan, le Mouvement destourien réformateur, l'Union des Néo-bourguibistes, l'Alliance pour la Tunisie, le Parti libéral destourien démocratique et le parti Liberté et Justice.

I. B.

Illustration: Omar S'habou (Ph. Tap).