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Rached Ghannouchi, président du parti islamiste Ennahdha, a qualifié les affrontements de Jebel Châmbi d'actes «criminels» et invité les maquisards terroristes «de déplacer plutôt leur jihad vers la Palestine».

Par Marwan Chahla

Le président du parti islamiste a fait cette déclaration à la fin de la réunion, lundi, du groupe d'Ennahdha à l'Assemblée nationale constituante (Anc) consacrée à l'étude des changements à apporter à la mouture finale de la Constitution soumis par les autres partis dans le cadre du dialogue national.

«Notre armée nationale est musulmane»

Pour Ghannouchi, «l'armée et la garde nationales sont musulmanes». Et, par conséquent, «il n'est pas permis de les combattre».

Réagissant aux incidents qui, depuis une semaine, sèment la panique dans la région montagneuse du centre-ouest tunisien et aggravent sérieusement la confusion qui règne à travers tout le pays, Rached Ghannouchi a déclaré qu' «il s'agit d'un crime, d'un crime des plus abjectes», accompagnant son verdict par la menace sans appel que «celui qui tue délibérément une personne croyante mérite de finir en enfer. Il est damné et encourt la colère de Dieu. Il lui en coûtera les souffrances les plus pénibles».

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Poste de contrôle de la police et de la garde nationale à Kasserine. 

Le président d'Ennahdha, qui a mis tout de même 8 jours pour sortir enfin de son silence, s'est également avisé de rappeler ces vérités élémentaires que «notre armée nationale est musulmane. Notre garde nationale est également musulmane. Et notre société est une société musulmane. Et ce prétendu jihad n'a pas lieu d'être en Tunisie: il est hors de son contexte et ne vise pas les cibles qu'il faut».

Pour plus de précision et pour trouver une échappatoire digne de lui, Rached Ghannouchi invite les terroristes du Jebel Châmbi de trouver plus saine (sainte!) occupation et de «déplacer leur jihad vers la Palestine. C'est là-bas que doit s'exercer le véritable jihad, et non pas au Jebel Châmbi, à Kasserine ou nulle part ailleurs (en Tunisie)».

Rappelons pour mémoire deux simples faits qui pourraient nous aider à comprendre cette position pour le moins inconfortable dans laquelle se trouve, aujourd'hui, le gourou de Montplaisir et démontrer sa fausseté.

La position inconfortable du gourou de Montplaisir

Tout d'abord, souvenons-nous de l'attention paternelle que Rached Ghannouchi réservait, il y a peu de temps, à ceux qu'il considérait comme étant «nos enfants», insistant qu'«ils ne viennent pas d'une autre planète».

Ces enfants ont grandi, décidé de prendre le maquis et de mettre le pays à feu et à sang. Au passage, ils ont décroché impunément le drapeau tunisien à la Faculté des Lettres de La Manouba, attaqué l'ambassade des Etats-Unis et lancé tant d'autres défis à l'Etat tunisien...

N'oublions pas, non plus, la tristement célèbre vidéo fuitée de l'entretien du président d'Ennahdha avec ses enfants salafistes: ne leur demandait-il pas de patienter un peu? N'était-il pas désolé de constater que l'armée, la police et les forces de l'ordre échappaient encore au contrôle des islamistes?

Les enfants de Rached Ghannouchi ont donc attendu et, aujourd'hui, ils ont décidé de porter leur assaut final...
Sidi Ech-Cheikh, vous cachez mal votre jeu!