marzouki al-thani 4 11«Tous ceux qui s'attaquent par le dénigrement et l'insulte à l'Etat du Qatar doivent assumer leurs responsabilité devant leur conscience et devant la loi», a déclaré mercredi, le président provisoire de la république Moncef Marzouki.

Le ton martial qu'il a pris, mercredi matin, pour remercier le Qatar d'avoir aidé la Tunisie à recouvrer une première tranche des avoirs de l'ancien clan au pouvoir (un «misérable» montant de 28 millions de dollars placés par Leïla Ben Ali dans des banques libanaises), et menacer «tous ceux qui s'attaquent à l'Etat du Qatar» est, pour le moins étonnant de la part d'un chef d'Etat censé être plus mesuré dans ses propos et, surout, plus réservé dans la défense d'un pays étranger.

Le Qatar, qui finance les groupes extrémistes et sème les graines du jihad dans toute la région, peut-il rêver d'un meilleur avocat que M. Marzouki?

M. Marzouki ne se contente donc pas d'écrire des chroniques pigées à 250 dollars la pièce pour le site de la chaîne qatarie Al-Jazira (ce qui est honteux pour un chef d'Etat) ou de menacer de la potence les opposants tunisiens, injustement qualifiées d'«extrémistes laïques», dans un entretien à... la chaîne Al-Jazira, réalisé à Doha même (ce qui est encore plus honteux pour un chef d'Etat), il se fait aujourd'hui l'avocat du Qatar, pays frère mais tout de même étranger, dans un déclaration à la presse faite au Palais de Carthage (ce qui n'est pas seulement honteux, mais pathétique et pitoyable).

Vite, les prochaines élections !

I. B.

Illustration: Marzouki et l'émir du Qatar à Tunis le 14 janvier 2012.