«Quinze salafistes ont été tués, les uns lors des affrontements avec la police ou l'armée, dans la rue ou dans la prison, mais que faut-il de plus pour démontrer qu'Ennahdha est vraiment contre cette mouvance», dixit Rached Ghannouchi.

Interrogé par la chaîne BBCNews, notamment à propos du gouvernement Jebali, des positions de Mourou, du gouvernement d'Ali Laârayedh, de l'assassinat de Chokri Belaïd, de la violence politique qui risque de plonger le pays dans «une guerre civile si ça continue ainsi», selon les mots du journaliste, Rached Ghannouchi s'est voulu rassurant en plaidant la cause du Ennahdha, dont il préside les destinées.

Selon le chef islamiste, la révolution a apporté la démocratie et les élections pour que les partis puissent enfin gouverner. «Non, je ne pense pas qu'il aura une guerre civile. Quelques évènements violents oui, mais pas une guerre civile, car le peuple est tout naturellement pacifique», a-t-il précisé.

M. Ghannouchi a rappelé avec plus de détails que le pouvoir sous Ennahdha n'a rien à voir avec celui de Ben Ali: «Nous ne sommes pas comme Ben Ali dont le gouvernement était constitué seulement de technocrates, qui avait même une police technocrate. Nous n'allons pas faire comme Ben Ali, qui a mis en prison tous les islamistes. Mais nous punissons fermement ceux qui enfreignent la loi, qu'ils soient salafistes ou autres. Cette idéologie n'existe pas seulement en Tunisie, mais dans le monde entier, en Orient et en Occident. Mais le gouvernement agit et punit ceux qui ne respectent pas la loi», a-t-il insisté.
Et de poursuivre: «Il faut voir sur Facebook la campagne menée contre Ali Lârayedh, qui a ferment réagi... Une quinzaine de salafistes ont été tués l'an dernier, dont 5 lors des évènements de l'ambassade où il y a eu 70 blessés, mais aussi des centaines d'individus sont aujourd'hui dans les prisons... Mais que faut-il de plus pour démontrer qu'Ennahdha est vraiment contre cette mouvance?», a-t-il insisté.

Z. A.