Issam Chebbi Selon le porte-parole d'Al-Joumhouri, la nouvelle formation gouvernementale n'est qu'une «copie» de l'ancienne, parce que la «troïka» n'a pas pu élargir le spectre de la coalition au pouvoir.

Issam Chebbi estime que l'approche retenue a finalement été celle des quotas partisans, c'est-à-dire de la répartition des portefeuilles ministériels entre les trois partis de la «troïka» : Ennahdha, le Congrès pour la république et Ettakatol.

Pour sortir du flou qui a caractérisé la seconde phase de la transition politique, il aurait fallu constituer un gouvernement de salut national, le seul capable de remettre sur les rails le processus démocratique, a expliqué M. Chebbi, estimant que la nouvelle formation proposée par Ali Lârayedh aura du mal à rassurer les Tunisiens et à conduire à son terme l'étape de transition.

Issam Chebbi a, aussi, précisé que le chef du gouvernement désigné, Ali Lârayedh, n'a pas exprimé sa volonté, ni celle de son équipe, de se consacrer à l'action gouvernementale, et cela en s'engageant à ne pas se porter candidats aux prochaines élections.

Le dirigeant du Parti républicain a souligné également l'absence de volonté politique claire de lutter contre la violence politique, notamment par la dissolution des Ligues de protection de la révolution (LPR), ou l'organisation d'un dialogue national destiné à l'élaboration d'un programme consensuel de salut national en cette période cruciale.

Le porte-parole d'Al-Jomhouri a, par ailleurs, considéré que la nomination de personnalités neutres à la tête des ministères régaliens est «un pas positif», précisant que son parti surveillera la prestation des nouveaux ministres pour être sûr de leur neutralité totale et de leur volonté de revoir les anciennes nominations qui ont porté atteinte à l'indépendance de l'administration, par allusion aux nombreuses nominations d'éléments appartenant à Ennahdha ou affiliés au parti islamiste dans les principaux rouages de l'Etat.

«Notre parti, a conclu M. Chebbi, prendra sa décision finale concernant le vote de confiance, au terme de la réunion de son bureau exécutif, prévue pour lundi.»

I. B. (avec Tap).