Marzouki-GhannouchiDans une interview à ''Asharq al-Awsat'', le président Moncef Marzouki a affirmé que ses relations avec Rached Ghannouchi sont «âl al-âl» («plus qu'excellentes»).

«Nous sommes des amis depuis 30 ans», a dit le président de la république provisoire, en niant que le mouvement islamiste Ennahdha l'ait «utilisé comme une vitrine civile pour faire passer son projet d'Etat religieux».

Le leader du parti Congrès pour la république (CpR), qui ne craint pas de se contredire, s'est démenti qu'Ennahdha agit comme un parti dominant et qu'il contrôle le paysage politique dans le pays, ajoutant que le parti islamiste n'aurait pas pu constituer un gouvernement sans l'apport d'Ettakatol et du CpR.

Il convient, cependant, de rappeler que Moncef Marzouki avait dénoncé, en des termes forts, il y a quelques mois, la volonté de domination d'Ennahdha sur tous les rouages de l'Etat et de l'administration publique dans le pays.

C'était dans son allocution au dernier congrès de son parti. L'a-t-il oublié ou prend-t-il les Tunisiens pour des amnésiques? A moins qu'il n'appartienne à cette caste d'hommes politiques qui se permettent de dire la chose et son contraire selon l'identité ou la position de leurs interlocuteurs! Ce qui est un signe d'inconstance : défaut qui ne saurait être accepté de la part d'un chef d'Etat.

Dans l'entretien au journal londonien, M. Marzouki a certes admis l'existence de difficultés au sein de la «troïka», la coalition gouvernementale, en raison des divergences de références intellectuelles et idéologiques. Il a cependant émis l'espoir que cette coalition survivra à ces divergences.

I. B.