Nous sommes en faveur d'un dialogue national qui englobe toute la famille politique en Tunisie sans exclusionAprès avoir longtemps cherché à exclure le parti Nida Tounes, le leader d'Ennahdha Rached Ghannouchi se dit désormais favorable à «un dialogue national qui englobe toute la famille politique en Tunisie... sans exclusion».

 Et après avoir boycotté le dialogue national, organisé par l'Union générale tunisienne du travail (Ugtt), les 16 et 18 octobre dernier, M. Ghannouchi soutient la même proposition émanant, cette fois, de la présidence de la république.

En matière d'inconstance et de versatilité politiques, il est difficile de faire mieux.

Le chef d'Ennahdha a, en effet, affirmé, mercredi, à l'issue de son entretien avec le président de la république provisoire, Moncef Marzouki, que sa formation «soutient la proposition du président de la république pour l'organisation d'un dialogue national regroupant tous les partis et devant aboutir à un consensus sur la date des prochaines élections».

Interrogé sur l'éventuelle participation de Nida Tounes à ce dialogue, M. Ghannouchi a déclaré: «Nous sommes en faveur d'un dialogue national qui englobe toute la famille politique en Tunisie sans exclusion».

Ce dialogue «permettra d'examiner toutes les questions qui se posent au pays, en cette phase, afin d'apaiser l'atmosphère et de définir une feuille de route pour l'organisation des élections dans les plus brefs délais», a ajouté le chef d'Ennahdha, indiquant qu'«il n'est possible de réaliser des élections transparentes que dans le cadre d'un consensus national». Le dialogue national, a-t-il précisé, devrait «baliser la voie conduisant à des élections libres et transparentes et permettant de sortir du provisoire».

Béji Caïd Essebsi, leader de Nida Tounes, a préféré ne pas commenter ce qui s'apparente un changement dans la position d'Ennahdha. Par indulgence, mais, surtout, par scepticisme, car les dirigeants du parti islamiste au pouvoir ne sont pas à un mensonge près. Leurs déclarations, comme leurs promesses, n'engagent que ceux qui y croient.

Traduire : les mots sont des attrape-nigauds, il faut attendre les actes pour juger.

I. B.