Tunisie : Manœuvre ratée d'Ennahdha pour jouer Chebbi contre MarzoukiLa manœuvre a fait pschitt, qui vise à enfoncer un coin entre le Parti républicain (Al-Jomhouri) et Nida Tounes et se venger du président Moncef Marzouki, devenu indocile et incontrôlable.

 En proposant la présidence de la république provisoire à Néjib Chebbi, président d'honneur d'Al-Jomhouri, le parti islamiste Ennahdha a cherché à faire d'une pierre deux coups : rendre improbable l'alliance annoncée entre Al-Jomhouri et Nida Tounes, parti de l'ex-Premier ministre Béji Caïd Essebsi, qui monte inexorablement dans les sondages, et renvoyer Moncef Marzouki, le président de la république provisoire, qui semble avoir oublié qui l'a fait «roi des canaris», et dont les critiques à l'endroit d'Ennahdha sont devenues carrément insupportables pour Rached Ghannouchi et ses partisans.

Reste que la manœuvre a fait pschitt : Néjib Chebbi a refusé la proposition que les leaders d'Ennahdha vont devoir démentir rapidement, comme ils ont démenti la proposition antérieure, à la même personne, du portefeuille des Affaires étrangères.

Néjib Chebbi, pour sa part, n'a pas démenti l'information, ébruitée par Néji Jalloul, membre du bureau exécutif d'Al-Jomhouri, dans une déclaration au quotidien Essarih'', publiée lundi.

Interviewé mardi par Kapitalis, le député d'AlJomhouri Iyad Dahmani a déclaré qu'aucune proposition officielle n'a eu lieu dans ce sens entre son parti et Ennahdha. "Mais officieusement, dans certaines divisions d'Ennahdha, on a parlé du ministère des Affaires étrangères mais jamais de la présidence. Notre position est claire: soit un gouvernement de technocrates comme on l'a proposé depuis mai dernier, soit qu'on rassemble tous les partis y compris Nida Tounes et le Front populaire", a-t-il précisé.   

I. B.