Plusieurs djihadistes tunisiens passent par le Libyen Abdelhakim Belhaj, grand ami du gouvernement tunisien actuel, qui leur offre des liasses de dollars avant de les envoyer se faire tuer en Syrie. Vidéo.

 C'est ce qu'a déclaré le journaliste Mohamed Bouöud, jeudi soir, sur Nessma TV. Ce dernier a mené son enquête sur les djihadistes tunisiens envoyés en Syrie pour combattre le régime Al Assad. Selon lui, il y aurait eu, jusque-là, entre 150 et 500 Tunisiens morts dans les combats, sur quelques 3.500 Tunisiens arrivés en Syrie.

Selon l'Onu, 40% des djihadistes en Syrie seraient des Tunisiens.

Dans son enquête, où il est revenu sur cette question, qui semble ne pas déranger le gouvernement actuel, M. Bouôud a expliqué l'itinéraire que suivent les jeunes jihadistes tunisiens avant d'arriver en Syrie.

«Il y a une agence de voyage, sise à quelques mètres de l'avenue Habib Bourguiba (et donc du ministère de l'Intérieur, Ndlr) qui vend des billets directement vers la Turquie ou le Liban. L'autre itinéraire passe par la Libye. Les candidats au djihad vont dans ce pays pour s'entrainer à Benghazi et ils sont accueillis par Abdelhakim Belhaj, grand ami du gouvernement actuel. Ce dernier leur montre des liasses de dollars et certains jeunes sont aussitôt séduits. Même s'ils sont des alcooliques, ils changent subitement et se mettent à crier ''Allahou Akbar''. Une fois entrainés, ils sont dirigés vers les camps de l'Armée syrienne libre (Asl) pour faire le djihad contre la dictature. Avec les libyens, ils se retrouvent aux premiers rangs. De la chair à canons», a notamment expliqué le journaliste en présence du ministre de l'Emploi Abdelwahab Maâtar.

Selon M. Bouôud, dès leur arrivée en Turquie, les candidats tunisiens à la mort ne passent même pas une nuit dans ce pays. Deux recruteurs syriens dénommés Haj Brahim ou Abou Ahmed, qui les attendent, les envoient aussitôt en Syrie à bord de bus affrétés pour l'occasion.

Z. A.