Tunisie. Ali Lârayedh accuse Chokri Belaid d'être l'instigateur des désordres à SilianaLe ministre de l'Intérieur a accusé, mercredi, la centrale syndicale et le leader de la gauche radicale Chokri Belaïd d'être derrière l'agitation sociale à Siliana.

 Cette ville du centre, située au cœur d'une région déshéritée, est, depuis mardi, le théâtre d'affrontements entre la population, exigeant notamment le départ du gouverneur (préfet), et les forces de l'ordre qui ont fait usage de bombes lacrymogènes, de balles de caoutchouc et de chevrotines. Bilan: près de 250 blessés, dont une quinzaine gravement atteints.

Intervenant hier sur les chaînes de télévision pour donner sa version des faits, le ministre de l'Intérieur a accusé la population d'avoir refusé le dialogue avec le gouverneur, attaqué le siège du gouvernorat, saccagé des postes de police et attaqué les forces de l'ordre. Ce qui explique, selon lui, les réactions musclées de celles-ci.

M. Lârayedh a affirmé aussi que des «parties identifiables sont en train d'alimenter les agitations sociales à Siliana». Ces «parties» seraient proches de l'Union générale tunisienne du travail (Ugtt), qui a ordonné la grève générale à Siliana, vendredi, puis mardi, mercredi et jeudi. Et Chokri Belaïd, le leader du Parti des démocrates patriotes (ou Watad).

Selon Ali Lârayedh, «Chokri Belaïd appelle aux actes de violence. Partout où il passe, on assiste à des désordres et à des destructions. Car il ne reconnait ni l'Etat ni la loi.»
Ces accusations sont reprises en chœur par les dirigeants d'Ennahdha et les membres du gouvernement.

I. B.