Le patron de Nessma TV a été condamné, jeudi matin, à une amende de 2.400 dinars pour avoir «perturbé l’ordre public et atteint aux bonnes mœurs». Au nom de la liberté de la presse, Nabil Karoui va faire appel.


Après avoir renvoyé plusieurs fois le procès de Nessma, le juge de la première instance de Tunis s’est finalement prononcé le 3 mai (journée mondiale de la liberté de la presse) et condamné le directeur de Nessma TV à une amende de 2.400 dinars.

Pour le responsable de visionnage Hedi Boughnim et la présidente de l’association «La Voix de l’enfant», Nadia Jamel (qui a traduit au dialecte tunisien le scénario du film d’animation franco-iranien ‘‘Persépolis’’), le tribunal les a condamnés à payer chacun 1.200 dinars.

Le 7 octobre dernier, en pleine campagne électorale, la chaine privée Nessma TV a diffusé le film d’animation ‘‘Persepolis’’. Ce qui a provoqué la colère chez les conservateurs, les islamistes et surtout les salafistes qui se sont constitué un collectif d’avocats et ont trainé le directeur de Nessma TV devant les tribunaux. Leur accusation: diffuser un film représentant Dieu est une chose proscrite en islam.

Plusieurs manifestations ont eu lieu dans les régions pour la condamnation de Nabil Karoui. Au fil des mois, il y a eu plusieurs agressions des salafistes contre les journalistes de Nessma TV.

I. B.

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