Le Syndicat national tunisien (Snjt) a mis en garde, lundi, Omar Shabou et Zied Krichen, le fondateur et le directeur de la rédaction du journal arabophone ‘‘Al Maghreb’’, pour non respect de la déontologie du métier.


Pour convaincre les lecteurs du quotidien que la «Marche de la liberté», organisée samedi 28 janvier, par certains partis d’opposition et autres de la société civile – suite aux agressions répétées sur des journalistes, avocats, universitaires..., était un grand succès, le journal ‘‘Al Maghreb’’, dans son  134e numéro publié dimanche, est allé un peu loin en induisant en erreur l’opinion publique.

Sur la Une, la photo illustrant la manifestation, validée par les responsables du journal, est loin de correspondre à ce qui s’est réellement passé. La photo a en effet été largement retouchée par Photoshop. Ceci n’a pas échappé aux professionnels de l’infographie qui ont apporté les preuves techniques de cette grossière manipulation et les ont faites circuler sur les réseaux sociaux.

‘‘Al-Maghreb’’, dont le fondateur est très impliqué dans la vie politique, étant le fondateur et dirigeant du Mouvement réformiste tunisien – ce qui est, déjà, une grave entorse à la déontologie –, a voulu visiblement gonfler le nombre des manifestants. Mais il a commis, au passage, une grave bourde.

Le chiffre, annoncé officiellement par le ministère de l'Intérieur, 3.000 au départ (selon Hichem El Meddeb, son porte-parole), chiffre qui aurait atteint 5.000 à 6.000 par la suite, étant jugé peu impressionnant, certains médias et parties organisateurs ont avancé des chiffres fantaisistes (10.000, 20.000 et jusqu'à 30.000 ou plus). Fallait-il créer des images pour en apporter la «preuve» ?

Aujourd’hui, le Snjt a adressé un message mettant en garde Omar Shabou, le fondateur du journal (et secrétaire général du Mouvement réformiste tunisien, né au lendemain de la révolution, ainsi que le directeur de la rédaction, Zied Krichen, un ancien de ‘‘Réalités’). «Il s’agit d’une faute grave qui porte un coup terrible au métier et entache davantage l’image du secteur», estime Zied El Hani, membre du bureau du Snjt. Il a ajouté à Kapitalis : «Une faute est une faute. Dommage, la marche était si belle, on est arrivé à presque 10.000 manifestants, pourquoi l'entacher avec une si grave erreur ?».

Z. A.