Nadia Haddaoui, journaliste à la Radio tunisienne chaîne internationale (Rtci), a été priée vendredi matin de ne pas entrer dans l’établissement. Son nom figurerait dans une liste de personnes interdites d’entrée (sic !).


Interrogée par Kapitalis, notre collègue ne comprend pas encore les raisons de cette décision. «A Huit heures pile, j’ai été devant Rtci pour animer mon émission programmée de 8H30 à 9Heures. J’ai été accompagnée de Naziha Rejiba (alias Om Zied). On avait prévu une émission sur l’avenir des médias. Ma surprise fut grande quand, dès l’accueil, on m’a dit que je n’ai pas le droit d’entrer, sur une décision du Pdg», a-t-elle déclaré. Et d’ajouter qu’elle a fait venir un huissier de justice pour faire un constat.

Nadia Haddaoui a déjà rédigé un rapport à la Ligue tunisienne des droits de l’Homme (Ltdh), un autre à l’Instance nationale pour la réforme de l’information (Inric), car cette instance qui vient de s’auto-dissoudre était déjà au courant des pressions faites sur la journaliste (elle), et un troisième rapport au Syndicat national des journalistes tunisiens (Snjt).

Un collectif de journalistes et de représentants de la société civile vient de se constituer pour défendre la cause de Nadia Haddaoui. Sur le compte twitter de cette dernière, elle déclare que Bochra Belhaj Hmida, Saida Garrach, Anouar El Bassi et Chawki Tebib, seront des avocats qui prendront en charge l'affaire devant les tribunaux.  

Selon nos sources, l’ambiance à l’intérieur de la Radio nationale, et pas seulement de Rtci, est assez délétère à cause des intrusions intempestives de plus en plus fréquentes du nouveau Pdg et des directeurs des chaînes dans les choix éditoriaux des journalistes.

I. B.

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