Moez Chakchouk, le Pdg de l’Agence tunisienne d’Internet (Ati), monte au créneau. La censure de l’Internet ne passera pas. Même celle des sites pornos.


Parler aujourd’hui de la censure, ça  donne tout naturellement les boules à tout le monde qui craint le retour, peu-à-peu, de Ammar 404. Un véritable cauchemar des internautes tunisiens sous Ben Ali!
Il y a quelques jours, suite à une décision du tribunal militaire, cinq sites ont été fermés. Le 26 mai, suite à une plainte de trois avocats, le Tribunal de première instance de Tunis a rendu son verdict sans même consulter l’Ati à propos de la plainte déposée. Que dit le jugement? Les sites pornos doivent tout simplement disparaître.
A ce jugement, Moez Chakchouk répond qu’il n’a pas reçu de convocation pour défendre les intérêts de l’Ati. Au cours d’un point de presse, mardi, au siège de son agence, il a annoncé avoir fait appel. Tenir tête aux décisions judiciaires, c’est une première en Tunisie! Mieux encore, l’ingénieur a invité les médias pour leur dire que c’est aussi leur rôle d’en parler, tout comme la société civile qui doit s’opposer à la censure.

 

Le filtrage coûte les yeux de la tête
Pour revenir au sujet brûlant des sites pornos, le Pdg a parlé aussi du coût de la censure, ainsi que d’autres petits détails que seuls les plus chevronnés de l’Internet connaissent. Moez Chakchouk n’est pas prêt à se soumettre aux ordres et à se laisser faire. Il n’a pas envie de perdre dans cette affaire de gros sous.  Selon lui, outre sa conviction personnelle, «le système du filtrage est complexe  techniquement, c’est impossible et ça coûte très cher». Quant aux cinq sites fermés, il dit qu’il y a eu une réquisition et qu’il a tout simplement appliqué la loi. Mais pour cette fois-ci, il a fait appel et souhaite obtenir gain de cause.
La conférence de presse était aussi l’occasion de revenir sur  la censure sous Ben Ali. Qui faisait quoi? Combien ça coûtait à l’Etat? Le Pdg a plaidé non coupable. Il a dit qu’il ignorait le système du président déchu. Qui soupçonne-t-il? «Ben Ali et ses complices, qui ne sont autres que Abdelwahab Abdallah, Abdelaziz Ben Dhia, l’Agence tunisienne de communication extérieure (Atce) et toute la machine qui est derrière», a répondu un présent. Et d’ajouter qu’au palais de Carthage, il y avait plus de 600 ingénieurs qui filtraient tout et ne laissaient rien passer…

Un petit message aux internautes
Autre sujet de la rencontre, les internautes ont dû constater depuis quelques mois une lenteur dans leur connexion haut débit surtout en fin de journée. «Les causes de ce ralentissement sont multiples et peuvent être dues au PC du consommateur, à l’état du serveur Web distant, au réseau de l’opérateur télécom et à l’infrastructure de son fournisseur».
En partenariat avec nos confrères Tunisie Haut Débit (Thd), l’Ati offre désormais des solutions aux internautes. Il s’agit de deux outils efficaces de mesure de la connexion internet: le speedtest qui donne le débit Internet de la connexion et le pingtest qui permet une mesure efficace de la qualité de la connexion*.

Z. A.

*Pour en savoir plus, contacter l’Ati au Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. ou le 71.846.100.