Rachid-KhechanaLa candidature officielle de Rachid Khechana à la direction générale de l’Asbu suscite une polémique dans les milieux médiatique et politique. A-t-il le profil de la fonction?

La Tunisie a donc présenté officiellement la candidature du journaliste Rachid Khechana à la direction de l’Arab States Broadcasting Union (ASBU), organisation dépendant de la Ligue des Etats arabes, dont le siège est à Tunis et la direction générale a souvent été assurée par des Tunisiens.

Mongi Hamdi, ministre des Affaires étrangères, a confirmé, mardi soir, sur la chaîne Watania1, cette candidature qui semble avoir fait l’unanimité au sein de l’exécutif (Palais de Carthage, Palais de la Kasbah et Palais du Bardo), mais qui n’en suscite pas moins quelques interrogations et même des critiques. Rachid Khechana est un journaliste connu.

Il a travaillé comme correspondant du quotidien ‘‘Al-Hayat’’ de Londres et comme rédacteur en chef d’‘‘Al-Mawkif’’, journal d’opposition sous Ben Ali. Il a également loué ses services à la chaîne Al-Jazira, à Doha, au cours des 3 dernières années.

Les mauvaises langues disent qu’il est le candidat du Qatar et des islamistes d’Ennahdha. Ce qui n’est, à leurs yeux, un atout.

D’autres estiment que Rachid Khechana n’a pas le profil de la fonction, car c’est un journaliste qui a fait toute sa carrière dans la presse papier et il manque d’expérience en matière audiovisuelle. Ce n’est pas son court passage par Al-Jazira en tant que journaliste responsable du desk Maghreb qui lui aurait permis d’acquérir cette expérience, ajoute-t-on.

Et puis, tous ses prédécesseurs au poste avaient fait leurs preuves à la tête de la Télévision nationale tunisienne avant de prendre la tête de l’Asbu. C’est le cas, notamment, de Abderraouf Basti, Abdelhafidh Hergam et Slaheddine Maoui. Cela manque terriblement au CV de Rachid Khechana et qui pourrait jouer en sa défaveur, sachant que sa candidature doit être avalisée par les autres pays arabes membres de l’Asbu.

Autre facette du candidat et qui mérite d’être également connue: il fut, depuis le début des années 1980, le compagnon de route de Néjib Chebbi au sein du bureau politique du Rassemblement socialiste progressiste (RSP), puis du Parti démocratique progressiste (PDP).

En dirigeant la rédaction d’‘‘Al-Mawkif’’, dans les années 1990-2000, Rachid Khechana a côtoyé la plupart des dirigeants d’Ennahdha auxquels il a fourni une tribune en pleine dictature de Ben Ali. En acceptant sa candidature pour l’Asbu, les Nahdhaouis n’ont donc fait que lui renvoyer l’ascenseur...

I. B.

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