tahar ben hassine 9 9Les raisons de la démission de Tahar Ben Hassine, patron de la chaîne Al Hiwar Ettounsi, du bureau exécutif du parti Nida Tounes sont peut-être justifiées, mais elles ne sont pas les bonnes.

Mais d’abord, voici la traduction du post diffusé par le patron de télévision sur sa page Facebook officielle: «Après mûre réflexion, j’ai décidé aujourd’hui de :

- démissionner du bureau exécutif de Nida Tounes en raison de l’absence des règles minimales de gestion démocratique au sein du parti, ce qui est, à mon avis, préjudiciable au parti ainsi qu’au pays, parce qu’elle préfigure la mise en place d’un nouveau système despotique au nom du salut public ;

- tout en restant attaché à mon adhésion à ce parti que je considère comme la colonne vertébrale du système politique dans le pays. Ma première décision vise d’ailleurs à conforter l’image démocratique de ce système à venir. Et j’appelle aujourd’hui tous mes camarades au sein de Nida Tounes à redoubler d’effort en vue d’élargir la base du parti et son influence, mais aussi à faire pression pour qu’il soit organisé sur des bases démocratiques fortes».

Notre confrère a voulu donner une dimension politique à sa démission. Et cela est légitime. Il doit avoir de bonnes raisons de critiquer le mode de fonctionnement très centralisé de Nida Tounes où les décisions se prennent en petit comité.

Soit, mais on aurait aimé voir Tahar Ben Hassine annoncer sa démission par respect pour la déontologie du métier de journaliste qui est malgré tout le sien. Car nous étions nombreux, dans la profession, à penser que la double casquette de dirigeant dans un parti politique et de patron de télévision est difficile à défendre. Elle est déontologiquement déconseillée et nuit à la crédibilité aussi bien du dirigeant politique que du patron de presse.

Le mélange des genres, en plus d’être contraire à l’éthique, journalistique et politique, brouille la visibilité et suscite des incompréhensions dont on serait bien inspiré d’éviter.

Pour cette raison, nous saluons la démission de Tahar Ben Hassine, qui va dissiper un pan des malentendus provoqués par les prises de position politiques du patron d’Al Hiwar Ettounsi.

I. B.