tarak kahlaoui 5 2Tarak Kahlaoui, directeur de l'Institut des études stratégiques (Ites) et membre du bureau politique du Congrès pour la République (CpR), menace de porter plainte contre toute personne qui oserait dorénavant tenir des propos diffamatoires contre lui. Brrrr! Le monde des médias tremble! Vidéo.

 

Tarak Kahlaoui a lancé cet avertissement, sur sa page Facebook, à ses adversaires, dont les «journalistes de Ben Ali», vingt-quatre heures après le discours qu'il a prononcé lors du meeting du Congrès pour la république (CpR) sur l'avenue Habib Bourguiba, en présence de quelques dirigeants de son parti et devant près de 200 partisans, en majorité des membres des Ligues de la protection de la révolution (LPR), milices violentes au service d'Ennahdha, ameutés pour l'occasion.

Dans ce discours, prononcé à l'occasion de la Fête du travail et qui lui a valu de nombreuses critiques, Tarak Kahlaoui – un révolutionnaire de la 25e heure – a appelé à «l'immunisation de la révolution», traitant notamment les opposants de «kamcha froukh» (poignée de gamins). Voir vidéo.

Des travailleurs, militants de l'Union générale tunisienne du travail (Ugtt), du Front populaire et d'autres partis, qui effectuaient leur marche du 1er Mai, lui ont lancé, ainsi qu'aux autres dirigeants de son parti présents à la tribune, des «Dégage !» bien sonores. Ils les ont aussi traités de menteurs, d'alliés des islamistes et de corrompus.

Ce sont ces accusations qui ont déclenché la colère de M. Kahlaoui. Le directeur de l'Institut des études stratégiques (Ites), instance rattachée à la présidence provisoire de la république, s'est un peu (beaucoup) lâché, s'acharnant sur les médias et l'opposition avec des mots pour le moins grossiers, en tout cas indignes d'un homme politique et qui se targue d'être, par dessus tout, un expert en études stratégiques.

Les médias n'ont pas manqué de rappeler à M. Kahlaoui ses quatre vérités, et notamment sa collaboration avec le journal ''Assabah'', après que le groupe du même nom ait été racheté par Sakher El Materi, le gendre de l'ex-président Ben Ali.

«Juste quelques remarques à propos du meeting réussi d'hier: je me suis adressé tout d'abord à ceux qui nous ont lancé de gros mots et qu'on reconnaît à travers leurs pancartes. Mais je ne me suis pas adressé à l'opposition comme l'ont déclaré les professionnels du mensonge. Je maintiens aussi tout ce que j'ai dit à propos des journalistes ayant roulé pour Ben Ali et tout est dans l'archive. Je préviens : toute personne qui oserait tenir des propos mensongers et diffamatoires sera poursuivie en justice», a menacé Tarak Kahlaoui sur sa page Facebook.

M. Kahlaoui a ajouté qu'il n'est nullement responsable de la ligne éditoriale du quotidien arabophone ''Assabah'', où il a publié des articles, et qu'il a été militant au moment où les autres journalistes baignaient dans le bonheur sous Ben Ali.

Tout en vantant son curriculum vitae, ses diplômes et son doctorat qu'il a obtenus dans de prestigieuses universités dans le monde, M. Kahlaoui a précisé, comme si cela pouvait justifier ses mots grossiers et de bas niveau, qu'il est «issu d'un père et d'une famille dignes qui vivent encore dans une maison de location».

Quelqu'un a-t-il saisi le lien entre les critiques que les journalistes ont adressées à M. Kahlaoui et les diplômes et attestations de bonne conduite que ce dernier agite si pitoyablement? On lui donnerait un diplôme dans une prestigieuse université...  

Z. A.