zied el hani 8Le juge d'instruction du tribunal de première instance de Tunis a convoqué le journaliste Zied El-Hani en tant qu'accusé à propos de ses déclarations à propos de l'affaire de l'assassinat de Chokri Belaïd.

 

Cynisme ou simple coïncidence : notre confrère devra comparaître le 3 mai, Journée internationale de la liberté d'expression!
Joint mercredi au téléphone par Kapitalis, Zied El-Hani, membre du bureau du Syndicat nationale des journalistes tunisiens (Snjt), a affirmé avoir reçu, le mardi 30 avril, une convocation pour comparaitre, le vendredi 3 mai à 9H30, devant le juge d'instruction de la 18e Chambre du tribunal de première instance de Tunis.

«Notre combat va se poursuivre et quoiqu'on me fasse, à moi et à mes collègues, et peu importe les pressions que nous subissons au quotidien et les conséquences qui pourraient en résulter, je maintiens mes propos concernant l'affaire de l'assassinat de Chokri Belaïd», a-t-il dit. Et d'ajouter, sur un ton à la fois ironique et ferme, que le juge n'a pas trouvé mieux que le 3 mai, date symbole pour la famille de la presse, pour l'auditionner.

«Je le remercie pour m'avoir convoqué ce vendredi, qui coïncide avec la Journée internationale de la liberté d'expression. Je réponds à tout le monde que les festivités vont continuer sur le champ de bataille et sur le terrain et que nous allons continuer à défendre la bonne cause et à militer contre toute forme de dictature», a-t-il plaidé.

Zied El-Hani s'est attaqué à plusieurs reprises, sur les plateaux de télévision, au laxisme du ministère de l'Intérieur qui ne montre pas beaucoup d'ardeur à avancer dans l'enquête sur l'assassinat de Chokri Belaïd. Il a aussi souligné l'existence d'un appareil sécuritaire parallèle lié directement aux dirigeants d'Ennahdha, parti au pouvoir. Le ministère de l'Intérieur a donc fini par porter plainte contre lui. Selon M. EL-Heni, la plainte cette fois-ci a été portée contre lui par Mehrez Zouari, responsable au ministère de l'Intérieur. "Vive la presse libre et gardons la tête haute", a ajouté le militant de toujours et journaliste Zied El-Heni. 

Le journaliste a été auditionné par le juge d'instruction plusieurs fois en tant que témoin dans l'affaire de l'assassinat de Chokri Belaïd.

Le 14 janvier 2013, il a été agressé par des membres des Ligues de la protection de la révolution (LPR), une milice au service d'Ennahdha.

Z. A.