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Entamée en 2007, la prise de contrôle de la Banque internationale arabe de Tunisie (Biat) s’est achevée le 13 mai. Grâce au 40% du capital qu’il détient désormais et aux 12% de son allié, Aziz Miled, le groupe Mabrouk est en mesure de protéger la première banque privée de Tunisie contre une éventuelle Offre publique d’achat (Opa) hostile.



Le 13 mai, la Biat a tourné une page importante de son histoire. Ce jour-là, la première banque privée de Tunisie s’est soustraite à un danger qui n’a cessé de la guetter depuis sa création le 29 mars 1976, celui d’une prise de contrôle hostile de l’extérieur, autrement dit une Opa.
La Biat n’est plus exposée à ce danger parce que son actionnaire de référence, le groupe Mabrouk, à porté à 40% la part du capital de la banque qu’il détient. Un paquet qui, conjugué à celui de Aziz Miled, patron du groupe Tunisia Travel Services (TTS) – un allié de s frères des Mabrouk – met ces derniers en position de pouvoir défendre la Biat contre toute manœuvre hostile visant à en prendre le contrôle.

Bizarrement, la Biat, fondée par Mansour Moalla, ancien ministre des Finances sous Bourguiba, était quasiment la seule parmi les banques tunisiennes à encourir un tel risque. Car l’unique – avec la Banque de Tunisie – à n’avoir jamais eu d’actionnaire de référence détenant une part suffisante du capital lui permettant de défendre la banque contre une éventuelle attaque. Attaque dont les autre banques de la place étaient prémunies parce que contrôlées par l’Etat tunisien à lui seul (la Banque de développement économique de Tunisie – Bdet – et la Banque nationale de développement touristique – Bndt –, par le passé (STB, BH et BNA, aujourd’hui), ou conjointement avec d’autres Etats (Koweït pour la BTK, les Emirats arabes unis pour la BTE, le Qatar pour la BTQ, et la Libye pour la Banque tuniso-libyenne et la NAIB), ou par des intérêts étrangers (Citigroup pour la Citibank Tunis, la BNP Paribas pour l’Union bancaire pour le commerce et l’industrie - Ubci) la Société Générale pour l’Union internationale des banques (Uib).

L’exposition de la Biat au risque d’Opa a commencé à baisser dès l’entrée du groupe Mabrouk à son capital en 2007. Depuis, ce groupe, déterminé à avoir le contrôle de cette banque pour la mettre hors de portée d’éventuels prédateurs, a continué à œuvrer discrètement à la réalisation de cet objectif, négociant et concluant successivement le rachat de plusieurs paquets d’actions le rapprochant petit-à-petit de cet objectif. Il lui aura fallu près de trois ans et plusieurs centaines millions de dinars – autour de 400 – pour l’atteindre.

M. Laaroussi