Les deux entreprises françaises spécialisées dans l’édition et l’intégration de logiciels métiers vont confier à la filiale tunisienne d’IGA France une partie de leurs activités de recherche et développement. Ce n’est pas une délocalisation en quête d’un moindre coût, mais un pari sur la qualité de l’ingénierie tunisienne, précisent leurs responsables.


 


IGA Tunisie, filiale off shore du groupe homonyme français spécialisé dans  l’édition de logiciels, a été créée en 2009. Mission de cette PME totalement exportatrice: sous-traiter une partie des besoins de la société mère en matière de  développement informatique, et ce, en profitant du bon niveau des ingénieurs tunisiens.

Des axes de développement
IGA Tunisie aurait donc pu se contenter du marché garanti que lui offrait IGA France. C’était sans compter avec l’ambition de son directeur général, le Tunisien Moez Majed. Cherchant à assurer l’indépendance commerciale de sa jeune entreprise, ce dernier a demandé et obtenu l’aval d’IGA France pour vendre désormais directement ses services informatiques (développement, intégration, vente et maintenance de logiciels), en France et partout ailleurs, sans passer nécessairement par la maison mère.
C’est d’ailleurs dans ce cadre qu’IGA Tunisie vient de conclure deux partenariats avec deux poids lourds français du métier. Il s’agit de Coheris, éditeur de solutions progiciels relation client et business intelligence (200 salariés, 22 millions d’euros de chiffres d’affaires, 1200 clients dans 82 pays), et Extelia, intégrateur de logiciels, filiale de La Poste (1 600 salariés, 200 millions d’euros de chiffre d’affaires). En vertu de ce partenariat, IGA Tunisie va sous-traiter une partie de la recherche et développement de ses partenaires français.
Grâce à ces partenariats, IGA Tunisie, qui emploie aujourd’hui 42 salariés dont 38 ingénieurs, va augmenter ses effectifs qui atteindront, à la fin 2011, 100 salariés. Son chiffre d’affaires, estimé aujourd’hui à 1,2 millions d’euros, devra atteindre 2 à 3 millions en moins de deux ans.
Pour présenter les principaux axes de leur partenariat, les responsables des trois sociétés, Moez Majed, directeur général d’IGA Tunisie, David Meyer, directeur des Services Mobile à Extelia et Eric d’Andigne de Beauregard, directeur général délégué de Coheris, ont organisé une conférence sur le thème: «Décideurs et performance», suivie d’un cocktail-networking, mardi 25 mai, au Golf Club de la Soukra. Kapitalis était présent.  

La qualité des ingénieurs tunisiens

«Pour nous, il ne s’agit pas de délocaliser une partie de nos activités pour rechercher un moindre coût. Nous avons opté pour ce partenariat avec une entreprise basée en Tunisie pour des raisons évidentes. Outre les affinités culturelles, nous sommes intéressés par la qualité des ingénieurs tunisiens», nous a expliqué Eric d’Andigne de Beauregard. Au début, Coheris va confier à IGA Tunisie la mission de tester certains de ses logiciels. D’autres prestations suivront. «IGA Tunisie sera bientôt un intégrateur de nos solutions», assure le responsable de la société française.
Moez Majed, fils de notre défunt poète national Jaâfar Majed, est titulaire d’un DEA en biochimie de la Faculté des sciences de Tunis et d’un master en management de l’Université de Lille, en France. Il a travaillé dans l’industrie pharmaceutique en France et c’est à travers la bioinformatique qu’il s’est familiarisé avec l’univers du développement de logiciels. Il a créé, en 2006, Owliance Tunisie, filiale de la société homonyme française. L’entreprise est passée de 1 à 250 salariés en moins de quatre ans. Et c’est ce succès qui a incité IGA France à lui confier la création et le développement de leur filiale tunisienne.

Imed Bahri