Lors de l’assemblée générale ordinaire, réunie le 18 mai, à l’Institut arabe des chefs d’entreprises (Iace), aux Berges du Lac de Tunis, M. Abdelwaheb Ben Ayed, président de Poulina Group Holding (PGH), a surpris l’assistance, composée de membres du conseil d’administration, d’actionnaires et d’analystes financiers, en par un hommage appuyé à la Chine. Une digression très opportune…


 


«Je connais la Chine depuis 1982. Je l’ai visitée pour la première fois quelques années après la mort de Mao. A l’époque, les Chinois portaient encore tous le bleu de travail. J’avais alors prédit l’évolution qu’a connue ultérieurement ce pays», a dit M. Ben Ayed. Passant, sans transition, du souvenir à la prospective, le président de PGH a ajouté: «Dans 6 ou 7 ans, la Chine sera le nombril du monde. Malgré la crise mondiale, le pays aura encore cette année une croissance de 10%. Dans quelques années, les avions fabriqués en Chine coûteront peut-être moitié moins cher qu’aujourd’hui.»
Comme si ces raisons ne suffisaient pas pour justifier les projets que PGH est en train de développer dans ce pays, M. Ben Ayed a cru devoir expliquer davantage ce tropisme chinois de son groupe, même s’il ne représente encore que 1% de ses investissements globaux: «Nous avons l’obligation de chercher de nouveaux horizons. Or, l’environnement des affaires dans les pays voisins reste encore difficile. Il devient également de plus en plus difficile de trouver des ouvriers en Tunisie. L’ouverture sur la Chine est ainsi devenue inévitable.»

Outre la chaîne de production des équipements pour briqueterie que l’un des fleurons du groupe, Carthago Ceramic, est en train de monter dans ce pays, PGH a créé une filiale locale, Medfood, implantée à Jiangsu, 150 km de Shanghai. Principale activité de Medfood : le conditionnement et la mise en bouteille d’une huile d’olive tunisienne vierge-extra sous la marque ‘‘Vitalia : The Mediterranean Oil’’. La commercialisation de la marque sur le marché chinois est imminente. Elle se fera sous divers formats : 250, 500, 75 et 1000 ml).
«La chaîne de mise en bouteille mis en place à Jiangsu emploie des ouvriers aussi bien tunisiens que chinois. Elle est déjà opérationnelle. Les tests effectués ont été concluants. La production commence à être stockée et la vente pourra commencer très prochainement», précise Ben Ayed. Il ajoute: «Cette implantation en Chine va nous permettre de mieux connaître le tempérament du pays. Nous allons voir comment l’administration et les consommateurs locaux vont se comporter vis-à-vis de notre produit. La chaîne a été montée là-bas pour recueillir ces informations plutôt que pour réaliser une plus-value immédiate. Mais si la demande d’huile d’olive s’accroît, le fait d’être présents sur place nous permettra d’y répondre plus rapidement.»

R. K.