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S’achemine-t-on vers une nationalisation de la banque Zitouna, qui fait face à une crise de confiance après la fuite son principal actionnaire, Sakher El Materi, l’époux de Nesrine Ben Ali.


La Banque centrale de Tunisie (Bct) a désigné un administrateur provisoire au sein de cette banque. Le but est de rassurer les acteurs économiques sur le sort de cette institution, de préserver les intérêts de ses clients et la bonne marche du système bancaire tunisien dans son ensemble.
L’activité de la banque est donc ainsi placée sous la supervision et le contrôle de la Bct, qui assure notamment le suivi de l’évolution ses ratios de liquidité et de solvabilité.
L’administrateur provisoire n’est autre qu’Amor Najai, le directeur général de l’institution. Ce dernier ne jouit pas d’une bonne réputation dans le secteur, car il fait partie des technocrates qui ont servi avec zèle l’ancien clan au pouvoir. Il est présenté par d’autres comme un spécialiste, qui peut gérer efficacement l’étape transitoire. Cette étape pourrait probablement déboucher sur la nationalisation de la banque ou, du moins, des parts appartenant à M. El Materi.
Pour rappel, le capital de la Banque Zitouna s’élève à 70 millions de dinars. Le tour de table de la banque est composé par les principaux groupes privés tunisiens, à savoir Princesse El Materi Holding, fondateur et actionnaire majoritaire avec plus de 51% du capital, La Carte (Doghri), Poulina (Abdelwaheb Ben Ayed), Tts (Aziz Miled), Délice-Danone (Hamdi Meddeb), Utic (Ulysse Trading & Industrial Companies, Taoufik Chaïbi) et Bouchamoui.
Le capital social de la banque a été constitué selon la réglementation en vigueur. L’origine des fonds apportés par les actionnaires fera néanmoins l’objet d’investigation qui sera menée par la Commission nationale indépendante, chargée d’enquêter certaines participations, qui décidera des éventuelles mesures à prendre.
Les modalités d’une éventuelle nationalisation de ces participations, qui semble sérieusement envisagée par les autorités financières, devrait être arrêtées par une décision légale à la lumière des investigations de cette commission. Le but est de rendre aux Tunisiens ce qui leur a été volé.

 

Imed Bahri

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