Une importante délégation américaine de patrons de grandes firmes est en Tunisie pour explorer les opportunités d’investissement et de partenariat. Cette fois-ci, c’est du sérieux. Par Mourad Teyeb


Le sénateur républicain John McCain, qui n’a pas été du voyage ayant raté le vol Washington-Paris, est le principal artisan de cette initiative, qui a réuni des représentants des différents secteurs économiques: l’industrie et la construction, les hydrocarbures, le tourisme, l’aéronautique...

Explorer les potentialités touristiques
Une dizaine de Pdg et autres grands décideurs économiques américaines étaient du voyage. Il y avait notamment Jeffrey Immelt, Pdg de General Electric (GE), Jeffrey Johnson, président de Boeing Moyen-Orient, Curtis Ferguson, président de Coca-Cola Mena, James Fitterling, vice-président de Dow Chimie et président de Dow Hydrocarbons, Edwin Fuller, président de Marriott International, et aussi le très connu David Welsh, président pour l’Europe, l’Afrique et le Moyen Orient à Bechtel Corporation (construction et gestion des projets) qui s’est converti au monde des affaires.
La délégation a rencontré, vendredi, Rafaâ Ben Achour, ministre délégué auprès du Premier ministre, et Jalloul Ayed, ministre des Finances, avant de visiter la Medina de Tunis pour, disent-ils, «explorer les potentialités touristiques» du pays.
Le patron de GE a noté «l’engagement des Tunisiens à garantir les bases de la transparence et des libertés» et a affirmé, lors d’un point de presse, que cette visite est «une occasion pour échanger les idées et découvrir ce que la Tunisie offre aux investisseurs américains».
Pour Ferguson, le patron de Coca-Cola Mena, «il y a beaucoup d’enthousiasme et d’espoir chez les Tunisiens et c’est tout ce qu’un investisseur cherche». S’il affirme que le secteur privé américain cherche à créer «un développement à court terme» de l’investissement en Tunisie, son compatriote Jeff Johnson (Boeing) dit être tenté par «une vision à long-terme avec un regard sur le court-terme». Selon lui, Boeing «est forte d’une longue tradition dans la région arabe et ne craint pas la concurrence européenne». Il parle d’une «bonne» industrie aérospatiale en Tunisie» et évoque «l’importance de conclure (avec le gouvernement tunisien) des accords de ciels-ouverts (open-skies)». Des accords «indispensables pour booster le tourisme entre les deux pays », explique Edwin Fuller, de Marriott International.
Marriott prévoit, en effet, deux projets imminents en Tunisie mais s’abstient d’en dire plus pour, apparemment, des motifs de concurrence.

La Libye «pas une priorité»
Les managers américains n’excluent pas une extension de leurs investissements en Libye dans un proche avenir, notamment dans le secteur du tourisme, mais affirment que ce n’est pas «une priorité» de leur visite actuelle.
Pour eux, «la Libye est largement en retard sur la Tunisie en matière de tourisme mais pourrait constituer une cible commerciale potentielle».
Ils sont convaincus que la Tunisie est une «excellente plateforme à exploiter pour travailler dans la région».