Les passagers tunisiens et étrangers arrivés à l’aéroport de Tunis-Carthage dans la nuit de samedi à dimanche ont été doublement surpris. Et pas seulement à cause du couvre feu…


A cause du couvre feu, une grande partie des voyageurs a été empêchée de quitter l’aérogare. Il était aussi impossible de décrocher un taxi. Les parents des uns et les hôtes des autres n’ont pu se déplacer à l’aéroport et ceux qui y étaient déjà avant l’annonce de la nouvelle ont éprouvé beaucoup de peine et de peur quitter les lieux à partir de 23 heures. Plusieurs ont d’ailleurs passé leur nuit sur place. Et pour rajouter à la mésaventure des centaines de personnes, étrangers compris, on a constaté sur place l’absence des moindres mesures de sécurité, les forces de l’ordre et l’armée étant les grands absents dans cet endroit aussi sensible. C’est à ne plus rien comprendre…

Qui fait quoi dans cette foire d’empoigne?
Dès leur atterrissage sur le sol tunisien, les passagers ont appris la triste information que les équipes de l’aéroport (les bagagistes en l’occurrence), qui observent une grève voici maintenant plusieurs jours, n’étaient pas en services et que ceux désignés pour assurer la permanence n’ont pu joindre leurs postes à cause du couvre-feu. Il a fallu donc attendre plus d’une heure pour pouvoir récupérer les bagages.
Mais la scène la plus désolante et la plus embarrassante pour nous Tunisiens dans toute cette triste soirée est celle des dizaines de visiteurs étrangers (touristes, particuliers et hommes/femmes d’affaires) livrés à eux-mêmes, qui n’ont rien compris et qui n’ont trouvé aucun interlocuteur capable de les consoler, de les aider à joindre leurs destinations ou tout simplement de les réconforter et de contenir leur rage et leur déception.
Tout le monde ne pensait qu’à une chose: comment rejoindre sa maison après avoir fini le travail. Et tous ces touristes et autres passagers? Peu importe ce qui leur arrive et s’ils parviennent à quitter les lieux dans des conditions normales!



Si on peut trouver des excuses pour ce qui est arrivé aux particuliers et aux investisseurs étrangers arrivés à Tunis samedi soir et tôt dimanche à l’aéroport de Tunis, il nous est été très difficile à digérer et à concevoir qu’aucune partie, privée ou officielle, n’est venue au secours de ceux, amoureux de notre pays, qui n’ont pas hésité de venir en touristes en ces temps difficiles.

Un démenti pour l’image d’une Tunisie accueillante
Il a fallu l’apport de quelques citoyens tunisiens et celui de quelques journalistes, eux aussi coincés dans les mêmes conditions, pour que des touristes soient rassurés et retrouvent leur sourire.
L’annonce du couvre feu moins d’une heure seulement avant son entrée en vigueur a certes beaucoup contribué à ce que nous avons vécu. Mais elle n’explique en rien ce qu’ont éprouvé beaucoup de Tunisiens et d’étrangers.
Au moment où les autorités tunisiennes s’efforcent pour sauver ce qui peut être sauvé de la saison touristique estivale, ce qui s’est passé à l’aéroport de Tunis-Carthage dans la nuit de samedi à dimanche est une vraie honte. Une gifle pour l’image d’une Tunisie calme, rassurante et accueillante.
N’est-ce pas monsieur le ministre du Commerce et du Tourisme?!

Mourad Teyeb